Égypte : le cadre d’Al-Qaïda arrêté n’était qu’un militant islamiste
La confusion a régné à l’aéroport du Caire ce mercredi 29 février. L’homme arrêté soupçonné d’être Saif al-Adel, un cadre d’Al-Qaïda, n’était en réalité qu’un militant islamiste recherché par la police égyptienne.
L’homme souspçonné d’être Saif al-Adel, le numéro trois d’Al-Qaïda, arrêté à l’aéroport du Caire, n’est en réalité qu’un militant islamiste égyptien. La raison de la confusion est simple : Saif al-Adel se fait également appeler Muhamad Makkawi, le nom porté par la personne arrêtée.
Confusions en séries
Des journalistes présents à l’aéroport ont entendu l’homme plaider pour une confusion patronymique. Quelques instants plus tard, la sécurité égyptienne reconnaissait son erreur. L’homme arrêté « est recherché en raison de ses liens avec le groupe (égyptien) Al-Jihad. Il ne s’agit pas de Saif al-Adel », a admis une source au sein de ces services.
Outre leur nationalité égyptienne commune, la confusion a été facilitée par le fait qu’ils ont tous deux servi dans l’armée égyptienne et sont originaires du delta du Nil. Comme Saif al-Adel, Makkawi a également quitté son pays natal pour se rendre en Afghanistan, pour se battre contre les Soviétiques dans les années 1980, avant de s’installer au Pakistan.
Muhamad Makkawi figure comme un nom possible pour Saif al-Adel sur la liste des personnes les plus activement recherchées par le FBI américain, en raison sa participation présumée aux attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam en 1998. Une récompense de cinq millions de dollars est offerte pour son arrestation.
Mais un expert qui a été en contact avec M. Makkawi assure que ce dernier dément depuis longtemps être Saif al-Adel. « Sur le site du FBI, on a la photo de Zeidan, mais la biographie de Makkawi », affirme Omar Achour, professeur à l’Université d’Exeter, en Grande-Bretagne. Ce dernier a également ajouté avoir été contacté par M. Makkawi, pour l’aider à clarifier la situation. « Il s’adresse à tout le monde pour dire "je ne suis pas cette personne". Il s’est même adressé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon », a-t-il déclaré.
"Aucun lien avec Al-Qaïda"
M. Makkawi a également donné en mai 2011 un entretien au journal pan-arabe Asharq Al-Awsat, pour expliquer qu’il y avait erreur sur la personne.
Après les attentats du 11 septembre 2001, « j’ai été surpris de voir mon nom et mon histoire figurer sous la photo d’un autre Égyptien, sous le nom erroné de "Saif al-Adel", sur une liste de 22 terroristes recherchés par le FBI, alors que je n’ai aucun lien avec Al-Qaïda et ses opérations », a-t-il affirmé.
Il a en revanche reconnu être recherché en Égypte pour son engagement avec le groupe radical Al-Jihad, un mouvement qui a renoncé à la violence à la fin des années 90.
Seïf al-Adel, 50 ans, quant à lui, avait brièvement repris la direction d’Al-Qaïda après la mort d’Oussama Ben Laden avant que la responsabilité du réseau ne soit confiée à un autre égyptien, Ayman al-Zawahiri.
Ancien membre des forces spéciales égyptiennes, Saif al-Adel aurait été choisi lors d’une réunion « de six à huit responsables d’Al-Qaïda », le 10 mai dans la zone frontalière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Le chef de la branche militaire du groupe terroriste s’était réfugié en Iran après l’invasion de l’Afghanistan par les Américains en 2003.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la stratégie anti-fake news d’Alassane Ouattara
- En RDC, la nouvelle vie à la ferme de Fortunat Biselele
- Gabon : 10 choses à savoir sur la première dame, Zita Oligui Nguema