Tunisie : Moncef Marzouki prêt à accueillir Bachar al-Assad et ses proches
Dans une interview accordée au quotidien « La Presse » à paraître ce mercredi 29 février, le président tunisien Moncef Marzouki se dit prêt « à accueillir Bachar Al-Assad et ses proches » en Tunisie. Une déclaration qui intervient après son refus de toute intervention étrangère pour mettre fin à la répression syrienne orchestrée par le dictateur.
« La Tunisie est prête à accueillir (le dictateur syrien) Bachar Al Assad et ses proches ». La déclaration du président intérimaire Moncef Marzouki est sans appel. C’est dans une interview accordée au quotidien La Presse, à paraître mercredi 29 février, que le chef d’État a proposé cette « solution » pour résoudre le conflit syrien et accélérer la transition qui suivrait la chute éventuelle du président.
Cité par le site internet tunisien Business News, Sofiène Ben Farhat, le journaliste qui a mené l’interview en question, confirme que les propos de Moncef Marzouki sont « sans équivoque ». Preuve en est : le président a tenu à répéter cette diatribe deux fois, l’une en arabe et la seconde en français, afin d’éviter toute erreur de traduction.
En attendant de lire l’interview dans son intégralité, Sofiène Ben Farhat a tout de même livré quelques informations supplémentaires : Moncef Marzouki ne voit pas d’inconvénient à ce que Bachar Al-Assad bénéficie d’un asile en Tunisie si cela peut permettre une sortie de crise. Bien sûr, dit-il, il n’y a pas d’interférences entre ses prérogatives, celles du chef du gouvernement (Hamadi Jebali) et du président de l’Assemblée constituante (Moustapha Ben Jaafar). Les décisions et les prises de position sont décidées en coordination avec ces derniers, précise encore le président.
Prix Nobel de la paix ?
Lors de la conférence des « Amis de la Syrie » vendredi 24 février, Moncef Marzouki avait émis une autre « idée » pour parvenir à une sortie de crise : un « refuge pourrait être offert au leader syrien (Bachar Al-Assad) en Russie ». Toute offensive sur le sol syrien est à proscrire, avait clamé le président lors de cette même conférence, alors que le dernier bilan de l’observatoire syrien des droits de l’Homme fait état de plus de 7 600 morts depuis le début de la répression de la contestation.
« Le président tunisien devrait formuler des propositions au nom de son propre pays au lieu de lancer des appels adressés à d’autres États. Ces propositions devraient être axées sur le règlement pacifique du conflit interne en Syrie », avait rétorqué une source haut placée au Kremlin. Message compris par le président tunisien, qui, a-t-on appris ce lundi, figure sur la liste des 231 nommés au Prix Nobel de la paix 2012.
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