Présidentielle sénégalaise : Wade admet la possibilité d’un second tour, les résultats attendus ce mardi

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a admis lundi 27 février qu’un second tour était « possible », alors que Macky Sall, qui arriverait second à la présidentielle, le juge « inévitable ». Les résultats du premier tour sont attendus ce mardi.

Abdoulaye Wade admet la possibilité d’un second tour. © AFP

Abdoulaye Wade admet la possibilité d’un second tour. © AFP

Publié le 28 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Virage à 180 degrés dans le discours du président sénégalais Abdoulaye Wade. Alors que le chef d’État avait déclaré être sûr de remporter la présidentielle dès le premier tour, il a admis lundi 27 février que « tout est encore possible », à savoir une « victoire (ou) un second tour ».

« Le recensement qui, à l’heure actuelle, porte sur 282 collectivités locales sur 551, soit la moitié, nous classe en tête avec 32,17% et 25,24% pour mon suivant », a-t-il déclaré. Tout est donc encore possible, victoire ou second tour », s’est expliqué le président devant la presse, sans toutefois nommer le candidat arrivé second.

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Le « suivant » est en fait son ancien Premier ministre Macky Sall, l’un des principaux candidats d’opposition. Pour ce candidat, aucun doute : un second tour est « inévitable », jure-t-il, sûr de l’avoir emporté dans les principaux départements du Sénégal, dont l’agglomération de Dakar.

« Entendre parler de victoire au premier tour est inadmissible. Cela engendrerait des conséquences graves (…). Il ne faudrait pas bafouer encore la volonté du peuple », a fustigé l’opposant lundi.

Le suspense du premier tour devrait prendre fin ce mardi, puisque les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna).

« Les résultats préliminaires montrent qu’un deuxième tour est très probable (…). Nous invitons l’ensemble des chefs de partis politiques et leurs partisans à respecter l’État de droit et les résultats » quand ils seront proclamés, a estimé à Dakar le sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Johnnie Carson.

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Scrutin "pacifique"

Les candidats se sont en tout cas accordés sur un point, la « fierté » d’observer le civisme des Sénégalais, qui se sont rendus aux urnes sans violence lors de l’élection de dimanche, alors que les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient provoqué la mort de 6 à 15 personnes dans les semaines précédentes. Un calme salué aussi par la France, les États-Unis et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

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Le président Wade a lui aussi salué un « scrutin transparent, démocratique et pacifique », et rendu « hommage à la maturité, à l’esprit de tolérance et au civisme » de son peuple. Le chef d’État en a profité pour saluer les opposants ainsi que leurs électeurs.

Ils étaient 13 en tout, à se mesurer au président sortant lors de cette élection. Les principaux opposants, qui considèrent la candidature de Wade comme inconstitutionnelle, le président ayant épuisé ses deux mandats légaux, sont bien décidés à ne pas le laisser briguer un nouveau mandat. S’ils n’ont pas réussi à faire front commun lors du premier tour, les « gros » candidats sont en tout cas d’accord sur la conduite à tenir lors du prochain rendez-vous. Le second tour sera placé sous le signe du « tout sauf Wade », ce qui pourrait mettre en difficulté le président sortant, qui, sauf retournement de situation, n’a plus de réserve de voix.

"Union contre Wade"

« Le principe, c’est de voter pour le candidat d’opposition le mieux placé », a rappelé Abdou Latif Coulibaly, un responsable de la campagne de Moustapha Niasse, parlant d’une « union contre Wade ».

« Dans la perspective d’un second tour, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS, au pouvoir) et ses alliés, dont le candidat arrive en tête de la compétition, vont naturellement explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques selon des modalités à convenir ensemble », s’est défendu Abdoulaye Wade.  « Ensemble, nous relèverons ce défi, vous avez ma confiance et je sais pouvoir compter sur la vôtre », a-t-il assuré.

La date d’un éventuel second tour n’est pas encore connue, puisqu’elle dépendra de l’examen de possibles recours devant le Conseil constitutionnel. La seconde partie du scrutin, si elle a lieu, se tiendra surement le 18 mars.

(Avec AFP)

 

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