La classe affaires d’Air France au banc d’essai
Hommes d’affaires, familles aisées… De plus en plus de passagers refusent de sacrifier leur confort dans les voyages en avion. Jeune Afrique vous offre un aperçu – très subjectif – de la prestation proposée par la compagnie Air France sur la ligne Paris-Abidjan. Bienvenue à bord !
Prendre l’avion, j’ai dû le faire près de cent fois aussi bien en Afrique qu’en Europe, en Asie ou en Océanie et sur tous types d’appareils, du petit quatre places à l’A380 capable d’avaler pour des voyage au long cours six cents passagers sur ses deux ponts. L’excitation du voyage reste intacte même si dans le fond, de surprise il n’y en a plus vraiment. La routine vient aussi du fait que dans quatre-vingt-quinze pour cent des cas, je voyage à ma place, à mon rang, celui que mon journal ou moi-même pouvons m’offrir : la classe économique. Là où votre siège semble avoir été fait sur mesure tant il est ajusté, où vous surveillez avec crainte la corpulence de celui qui sera votre voisin et où il se créée le temps d’un vol avec lui une promiscuité rarement agréable, souvent gênante.
Alexandre de Juniac en est persuadé, remonter la qualité des prestations est impératif s’il veut tenir la comparaison face aux meilleurs.
Et, quand Air France m’a proposé d’accompagner son PDG, Alexandre de Juniac pour sa première visite officielle en Afrique, au-delà de l’intérêt de l’événement, la perspective de jouir d’un traitement de faveur pendant quelques heures n’était pas pour me déplaire, bien au contraire. Il y a quelques années, cet événement m’aurait sans doute conduit en première classe, là où les avions se transforment en palais volants, mais Air France ne peut plus dépenser sans compter. D’ici trois ans, la compagnie vise deux milliards d’économie et, pour le patron, l’exemple doit aussi venir d’en haut. Cela sera donc un vol en classe affaires où Alexandre de Juniac et son État-major voyagent eux-aussi.
50 000 euros le siège
Rang 7, place E, me voilà installé au centre de l’appareil. Le siège est spacieux et confortable ; l’inverse serait scandaleux, chaque fauteuil a coûté 50 000 euros à la compagnie. Le client lui aussi paie le prix fort : entre 3 000 et 5 000 euros pour un aller-retour Paris-Abidjan. Pensez à réserver le plus tôt possible, depuis quelques mois, les avions de cette ligne sont pleins. En janvier, le taux de remplissage a atteint 86%. Légère déception toutefois, mon fauteuil n’est qu’une « version 3 », donc pas de « flat bed », au mieux une position allongée type transat. J’ai vécu pire moment, se plaindre serait déplacé, surtout étant donné ma condition d’invité. Reste que pour certains hommes d’affaires il y a là un motif de mécontentement, surtout quand après le vol ils enchaînent sur une journée de travail.
Une fois la montée de l’appareil terminée, le ballet du personnel de bord peut débuter. « S’il vous plait Monsieur », « très certainement Monsieur, « au plaisir Monsieur »… je ne me rappelle pas avoir un jour fait l’objet de tant d’attention dans un avion… Appelons ça l’effet classe affaires.
L’heure du déjeuner est arrivée. A 35 000 pieds, Air France tente la haute cuisine. Alexandre de Juniac en est persuadé, remonter la qualité des prestations est impératif s’il veut tenir la comparaison face aux meilleurs et fidéliser sa clientèle. Une exigence qui commence lors de l’accueil au sol. Et là il y a encore du travail à accomplir pour que le passage par les salons Air France soit un moment mémorable.
Repas de chef
Point de fausses notes avec la carte des vins choisie par Olivier Poussier
À bord, la compagnie se rattrape et essaie d’en mettre plein la vue en proposant chaque semaine une recette de chef étoilé. Pour ma part, après un amuse-bouche « saumon aux légumes », puis « une terrine de foie gras, sa poire pochée au vin rouge et ses crevettes sautées au miel et au gingembre », je me suis laissé tenter par « le tajine de poulet, pommes de terre et carottes au beurre de cumin », recette imaginée par Joël Robuchon, ambassadeur mondialement connu de l’art de vivre à la française. Si le plat est agréable, sa présentation n’obtient qu’une mention passable. Pas étonnant pour une cuisine de collectivité. Ce sont en effet des centaines de tajines qui sont préparées puis réchauffés chaque jour par le chef de la compagnie.
En revanche point de fausses notes avec la carte des vins choisie par Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde en 2000. Si j’ai opté pour un Vallée du Rhône (rouge) « Les Cornuds », millésime 2009 de Perrin et Fils, frais et épicé, on peut aussi légitimement hésiter avec un cru bourgeois Saint-Estèphe « Château Le Crock » 2006 ou un bourgogne blanc Viré-Clessé 2008 de la Maison Chanson. Des nectars qu’Air France vous propose d’ailleurs de commander en caisse de six bouteilles. Un mois de délais pour la livraison. Petite déception en revanche avec le fromage, notamment le camembert, plâtreux, servi dans une barquette sans âme. Heureusement la verrine au sablé et au chocolat vient en douceur clore le déjeuner. Au final, je mets une note de 13 sur 20, pas si mal pour un plateau repas.
A peine le temps de regarder un des films à l’affiche et l’avion entame sa descente pour atterrir à l’heure sur la piste sur l’aéroport Felix Houphouët Boigny d’Abidjan. Ponctualité et sécurité, voilà les deux meilleurs atouts de la compagnie française en Afrique. Et cela, tous les passagers, même ceux de la classe économique peuvent en profiter.
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