Mobilisation internationale pour la Somalie à Londres

Les nombreux participants à la conférence de Londres sur la Somalie, le 22 février, ont pris des mesures financières pour favoriser le processus de transition du pays, sans gouvernement stable depuis 1991. Et lutter contre le terrorisme islamiste et la piraterie dans la région.

David Cameron (au C.) a reçu les représentants de plus d’une cinquantaine de pays, le 22 février. © AFP

David Cameron (au C.) a reçu les représentants de plus d’une cinquantaine de pays, le 22 février. © AFP

Publié le 23 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Organisée jeudi 22 février à Londres, la conférence sur la coordination de l’aide internationale en Somalie a rassemblé les représentants de plus de cinquante pays ainsi qu’une importante délégation du pouvoir de Mogadiscio.

Alors que, sur le terrain, les militaires éthiopiens et les troupes du gouvernement de transition fédéral (GTF) faisaient reculer les insurgés shebabs, le Premier ministre britannique, David Cameron, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, essayaient de s’entendre sur les modalités d’un engagement plus fort de la communauté internationale dans la crise.

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Menace terroriste

Ban Ki-moon a d’ailleurs affirmé, au cours de la conférence de presse qui clôturait la conférence, qu’à la différence des précédentes rencontres sur le même sujet, une « base de solidarité avait été créée pour renforcer l’aide à la Somalie ». De plus, la présence d’un nombre de participants bien plus important que d’ordinaire a visiblement marqué un tournant dans l’approche internationale sur la très longue crise somalienne – plus de 20 ans.

« C’est la première fois qu’un État membre du Conseil de sécurité prend ainsi à bras-le-corps la question, ce qui ne peut être que positif pour la suite », soulignait un diplomate djiboutien à Londres. David Cameron a justifié l’engagement de son pays en faveur de la Somalie en raison de la menace terroriste grandissante dans la région.

De fait, depuis qu’Al-Qaïda a confirmé, le 9 février, l’intégration des Shebab en son sein, les puissances occidentales redoutent de plus en plus l’influence grandissante de l’organisation islamiste dans la Corne de l’Afrique. Autre danger : la piraterie dans le golfe d’Aden, contre laquelle la communauté internationale entend aussi renforcer sa lutte.

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Nouvel élan

Le nouvel élan de la mobilisation internationale doit permettre d’accroître les financements pour les troupes de l’Union africaine sur le territoire somalien de 226 à 415 millions d’euros. Les Pays-Bas, le Danemark, la Turquie et certains pays du Golfe figurent parmi les nouveaux donateurs. Et les effectifs militaires passeront de 12 000 à 17 731 hommes, en vertu d’une résolution des Nations Unies adoptée mercredi.

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Après avoir annoncé une aide supplémentaire américaine de 48 millions d’euros, la secrétaire d’État, Hillary Clinton, a affirmé que les États-Unis allaient « envisager une présence diplomatique engagée », alors même qu’ils répugnaient à le faire depuis leur intervention en 1993 qui s’était soldée par la mort de 18 soldats américains à Mogadiscio.

Reste à voir si les nouvelles résolutions de la communauté internationale seront rapidement mises en œuvre. Un premier bilan devrait être établi à la conférence d’Istanbul prévue au mois de juin.

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Par Marie Villacèque, envoyée spéciale à Londres

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