Sénégal : à J-2, le M23 juge qu’une présidentielle « libre et apaisée » est impossible

Le mouvement du 23 juin ne demande pas un report du premier tour de la présidentielle prévu dimanche. Mais il juge que les conditions nécessaires à la tenue d’un « scrutin transparent, libre, apaisé et fondé sur le respect de la Constitution » ne sont pas réunies.

Des hommes manifestent à Dakar contre la candidature de Wade, le 23 février 2012. © AFP

Des hommes manifestent à Dakar contre la candidature de Wade, le 23 février 2012. © AFP

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Publié le 24 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Le « climat d’insécurité générale et accélérée (…) rend impossible la tenue d’un scrutin transparent, libre, apaisé et fondé sur le respect de la Constitution », a estimé jeudi 23 février le Mouvement du 23 juin (M23), près de deux jours avant la présidentielle sénégalaise.

Première raison invoquée par l’opposition pour justifier sa position, le climat de violence qui règne actuellement au Sénégal. Le M23 dénonce des « dérives d’une gravité extrême », en particulier « la présence d’agents provocateurs » du président sortant Abdoulaye Wade, « qui terrorisent manifestants, populations et leaders politiques et de la société civile, notamment par un harcèlement constant des personnalités du M23 et de leurs familles ».

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Mais, toujours selon le M23, les « graves dysfonctionnements des institutions de régulation » de l’élection – le Conseil constitutionnel et la Commission électorale nationale autonome (Cena) – constituent une autre entrave à « la tenue d’un scrutin libre, sincère et transparent ».

Risque de violences

Si le camp présidentiel rejette catégoriquement toute idée de report du scrutin, la question divise l’opposition. Le M23, coalition de partis et d’organisations de la société civile, n’y appelle pas explicitement, contrairement à plusieurs de ses membres candidats à l’élection, tels Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall. Car les poids lourds du mouvement, Macky Sall et Moustapha Niasse, ou encore Ousmane Tanor Dieng, sont quant à eux bien déterminés à affronter Wade lors du vote de dimanche.

Dans ce contexte tendu, les observateurs de la communauté internationale auront un rôle crucial à jouer. Dirigée par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, une mission d’observation de l’Union africaine (UA) tente ainsi d’éviter que le Sénégal n’aille « vers le précipice de la violence ». Dans cet objectif, Obasanjo poursuivait vendredi ses rencontres avec l’opposition et le camp présidentiel. Jeudi, il a rencontré Ousmane Tanor Dieng et le chanteur Youssou Ndour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel.

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La communauté internationale, ONU, États-Unis et Union européenne en tête, a de son côté lancé un appel à tous les acteurs politiques au Sénégal pour qu’ils encouragent la participation des électeurs à un scrutin libre et transparent, et sans violences.

(Avec AFP)
 

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