Nord-Mali : une femme et une fillette tuées dans une bavure de l’armée

Les hélicoptères de combat utilisés par l’armée malienne pour effectuer des raids sur les positions des rebelles du Nord-Mali ont fait deux morts et neuf blessés parmi les civils d’un campement touareg près de Kidal, en majorité des femmes et des enfants. La proximité des combattants du MNLA serait à l’origine de la bavure de l’aviation malienne.

Des militaires maliens dans le Nord, en juillet 2011. © Serge Daniel/AFP

Des militaires maliens dans le Nord, en juillet 2011. © Serge Daniel/AFP

Publié le 24 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Le mercredi 22 février, le quartier général de l’armée malienne à Gao envoie deux hélicoptères de combat effectuer un raid sur une position rebelle repérée à 20 km à l’Est de Kidal. Aux environs de 16 heures, « les appareils arrivent sur place mais il y a un campement civil à proximité », dit une source militaire à Kidal.

Il s’agit du campement de Ag Haross Kayone, constitué principalement de membres de la tribu maraboutique de Kal-Essouk et de personnes déplacées de la ville de Kidal. Le premier bilan est de 11 blessés, majoritairement des femmes, des enfants et « un vieux du nom de Baye, 70 ans environ, ainsi que de nombreux animaux », dit le député de Kidal, Alghabass Ag Intallé. Aussitôt, une équipe malienne de Médecins sans frontières (MSF) et le maire adjoint de Kidal, Abda Ag Kazina, se rendent sur place pour ramener les blessés graves à l’hôpital de Kidal.

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Petite fille de moins de 5 ans

« L’équipe de MSF a amené deux blessés, une femme âgée et une petite fille de moins de cinq ans », dit un infirmier de l’hôpital de Kidal. Mais, la structure sanitaire n’est que faiblement équipée : manque de médicament, pas de banque de sang. La petite fille, blessée au bras, a perdu beaucoup de sang. Elle décèdera dans la matinée du jeudi 23 février. Quant à la femme, blessée au thorax et la jambe droite, elle « a fini par rendre l’âme le même jour à 16 heures », dit le maire adjoint de Kidal.

Pour le moment, les deux parties se rejettent la faute. Pour l’armée malienne, les rebelles ont fui les hélicoptères de combat et se sont réfugiés au milieu du campement civil pour s’en servir comme bouclier humain. Pour les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’assassinat de civils a toujours fait partie des méthodes de l’armée qui, selon eux, ne ferait pas la distinction entre les populations et les rebelles touaregs, n’hésitant pas à tuer au passage les animaux, seules ressources économiques pour les populations nomades du Nord-Mali.

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Par Baba Ahmed, à Bamako

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