Tunisie : le directeur de « Attounissia » libéré, son procès reporté au 8 mars

Incarcéré le 15 février pour avoir publié en Une de « Attounissia » une photo de femme nue, Nasreddine Ben Saïda, le directeur du journal a été libéré. Son procès est reporté au 8 mars.

Le directeur de Attounissia est accusé « d’atteinte aux bonne moeurs ». © D.R

Le directeur de Attounissia est accusé « d’atteinte aux bonne moeurs ». © D.R

Publié le 23 février 2012 Lecture : 1 minute.

Nasreddine Ben Saïda devra attendre quelques semaines pour plaider sa cause auprès du tribunal de Tunis. En attendant son procès, dont la première audience aura lieu le 8 mars, le directeur de Attounissia, incarcéré depuis le 15 février pour avoir publié une photo de femme nue en Une de son journal, a été remis en liberté jeudi 23 février.

« Nous sommes heureux et soulagés mais on va continuer notre combat parce que ce procès est un procès contre la presse en général », a déclaré Nejiba Hamrouni, la présidente du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), alors que de nombreux professionnels s’étaient déplacés pour assister à l’audience et soutenir leur confrère.

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Photo "artistique"

Accusé d’atteinte aux bonnes mœurs pour avoir publié en couverture de Attounissia une photo présentant le footballeur du Real Madrid, Sami Khedira (d’origine tunisienne) posant avec sa compagne, nue dans ses bras, Nasreddine Ben Saïda s’est présenté à l’audience l’air affaibli, conséquence de sa grève de la faim entamée il y a six jours.

« Je n’avais pas l’intention de porter atteinte aux bonnes mœurs. Il s’agit d’un footballeur connu et de plus la photo a une dimension artistique », a déclaré Nasreddine Ben Saïda devant le président de la cour, alors que celui-ci le questionnait sur la valeur informative du cliché.

Son procès intervient sur la base du code pénal, dans son article 121 ter, qui prévoit de six mois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 120 à 1 200 dinars (environ 60 à 600 euros) en cas « d’atteinte aux bonnes mœurs portant des risques de troubles à l’ordre public ». La Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui représente 600 000 journalistes, a pour sa part fustigé l’utilisation de cet article du code pénal, censé avoir été aboli par l’article 2 du code de la presse adopté en novembre dernier.

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(Avec AFP)

 

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