Les États-Unis lancent une évaluation de l’Agoa

À deux ans de son expiration, le représentant américain au commerce, Michael Froman, lance une évaluation publique de l’Agoa pour en apprécier les résultats et déterminer les points d’améliorations possibles avant l’extension proposée du traité en 2015.

Le projet d’extension de l’Agoa devra être soumis à l’approbation du Congrès américain. DR

Le projet d’extension de l’Agoa devra être soumis à l’approbation du Congrès américain. DR

Publié le 5 août 2013 Lecture : 2 minutes.

En vue du 12e Forum du « African Growth and Opportunity Act » (Agoa) qui se tiendra les 12 et 13 août à Addis-Abeba, Michael Froman, représentant américain au commerce, a annoncé l’évaluation publique de l’Agoa, censé expirer en 2015. Cette évaluation se penchera notamment sur l’éventuelle reconduction de ce dispositif promulgué en 2000 et qui permet à 39 pays africains d’exporter la plupart de leurs produits exonérés de droits de douane aux États-Unis.

Le traité vise à promouvoir le développement économique et à accélérer l’intégration des économies africaines au système commercial mondial, tout en offrant aux États-Unis une nouvelle source d’approvisionnement, notamment en pétrole.

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Relations commerciales

En 2012, le commerce total entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne a été estimé à 72,3 milliards de dollars et penche en faveur des pays d’Afrique. Les exportations africaines vers les États-Unis se sont élevées à 49,7 milliards de dollars et les exportations de produits non pétroliers ont plus que triplé depuis l’entrée en vigueur du traité. Une étude publiée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca) indique que, sans la prolongation de l’Agoa, les exportations, la diversification économique ainsi que l’emploi pourraient chuter pour plusieurs pays éligibles.

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Florizelle Liser, représentante américaine adjointe au commerce, a confirmé que l’administration Obama souhaitait reconduire le traité. « Mais nous voulons nous assurer que nous avons connaissance de tout ce que l’Agoa a permis ainsi que des enjeux d’une utilisation du traité au-delà des délais prévus. Le contexte africain était différent quand l’Agoa a été lancé, et nous devons voir où en est le continent aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

Recommandations africaines

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Représenté par ses deux présidents, les ambassadeurs mauricien et éthiopien Somduth Soborun et Girma Birru Geda, le Corps diplomatique africain (ADC) a officiellement présenté ses recommandations sur la question de la reconduction de l’Agoa. Le rapport de l’ADC estime que l’Agoa a généré environ 350 000 emplois directs et 1 million d’emplois indirects en Afrique subsaharienne, et environ 100 000 emplois aux États-Unis. Le corps diplomatique recommande de renouveler l’Agoa pour au moins 15 ans afin d’inspirer confiance aux investisseurs étrangers. « Tous les pays éligibles à l’Agoa devraient développer et mettre en œuvre une stratégie nationale d’investissement et d’exportation, ce qui a déjà réussi à plusieurs pays de la région. » Il recommande également d’encourager l’investissement en Afrique, qui représente moins de 1% du total des investissements américains à travers le monde.

Le projet d’extension de l’Agoa devra être soumis à l’approbation du Congrès américain. Ce dernier a soulevé certaines questions, notamment sur la légitimité de l’exportation des produits africains en franchise de douane sur le marché américain alors que les perspectives s’améliorent pour le continent et que les pays de l’Union européenne ont un accès privilégié aux marchés africains.

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