Révolution libyenne : un premier anniversaire teinté d’inquiétudes

La Libye fête ce 17 février, le premier anniversaire de la révolution qui a conduit, après d’une guerre civile meurtrière, à la mort violente de Mouammar Kadhafi. Une fête teintée de craintes pour l’avenir, dans ce pays confronté à la violence et l’instabilité, notamment à cause de la prolifération d’armes aujourd’hui aux mains des anciens rebelles.

De jeunes libyennes agitent le nouveau drapeau de leur pays à Benghazi le 16 février 2012. © AFP

De jeunes libyennes agitent le nouveau drapeau de leur pays à Benghazi le 16 février 2012. © AFP

Publié le 17 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Un an déjà. Le 17 février 2011, les thowars (révolutionnaires) ont pris les armes en Libye, afin de combattre le régime de Mouammar Kadhafi. Il aura fallu huit mois pour venir à bout de l’ancien régime, jusqu’à la prise du dernier bastion de Syrte qui abritait l’ancien dictateur. Huit mois de guerre civile qui ont conduit à la mort violente du « Guide » libyen.

Malgré la libération du pays, les armes ne sont pas déposées dans le pays et la violence continue à régner. Des milices assurent aujourd’hui les fonctions de police et d’armée, palliant le manque d’institutions officielles. « Ils ont pris les armes pour se libérer du joug de la dictature. Mais quand ils ont obtenu la liberté, ils n’ont pas lâché les armes », déplore Issam, un journaliste tripolitain.

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Pourtant, le désarmement du pays était l’objectif premier affiché par les nouvelles autorités libyennes. Priorité : intégrer des milliers de combattants dans les corps de l’armée ou des services de sécurité, avait dit le Conseil national de transition. Mais pour l’instant, rien n’a été fait. « Elles (les milices) ont développé des intérêts qu’elles refusent d’abandonner », estime dans un récent rapport, Hafedh al-Ghwell, un conseiller à la Banque mondiale.

Torture

La lenteur des réformes suscite la colère des Libyens contre le CNT, accusé de « voler la révolution » et d’avoir permis à des « opportunistes » de l’ancien régime de faire partie de la nouvelle équipe dirigeante. Pour le moment, le gouvernement d’Abderrahim el-Kib a fait des élections, qui se tiendront en juin, sa priorité. Une commission électorale, saluée par l’ONU lundi, a notamment été créée et une loi électorale adoptée.

En attendant, les miliciens issus de la révolution tiennent aussi les prisons dans lesquelles croupissent des responsables ou des combattants de l’ancien régime, dont certains ont été torturés à mort, selon des organisations de défense de droits de l’homme. Les anciens révolutionnaires disposent d’un arsenal d’armes – puisées dans les réserves de l’ancien régime – et n’hésitent pas à s’en servir pour régler leurs comptes.

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Résultat : les défilés militaires de thowars ont été strictement interdits en ce jour anniversaire, a expliqué le porte-parole du régime Mohamed al-Harizi. Aucune manifestation officielle n’est d’ailleurs prévue, et ce par « respect pour les familles des martyrs, les blessés et les disparus », a encore précisé le porte-parole. Les conseils locaux sont par contre libres de fêter l’évènement comme ils le souhaitent.

Par ailleurs, les autorités libyennes ont mis en garde quant à de possibles attaques de partisans de l’ancien régime visant à perturber la fête nationale.

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(Avec AFP)
 

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