Des hommes munis d’explosifs ont attaqué mercredi la prison de Koton Karfe. « Un de nos hommes a été tué, les assaillants ont maîtrisé les gardiens, ouvert les cellules et ont libéré 119 détenus en attente de jugement, en laissant un sur place », a déclaré Hadiza Aminun, porte-parole des services pénitenciers de l’État de Kogi, Hadiza Aminu.

"Série meurtrière"

Pour la population locale, la responsabilité du mouvement islamique dans cette nouvelle attaque ne fait aucun doute. Le mode opératoire des assaillants a laissé transparaître la main de Boko Haram. « Ils étaient venus à moto », a relevé un journaliste sur place. Un autre témoin a attesté : « (Mercredi soir, NDLR), environ vingt hommes armés ont attaqué la prison. Ils ont jeté des explosifs pour faire sauter la porte de la prison et ont commencé une fusillade avec les gardiens ». Et d’en conclure : « Tout indique qu’il s’agissait de Boko Haram. »

Cet assaut vient rappeller celui de septembre 2010. Le même groupe avait attaqué une prison dans l’État de Bauchi, au nord du Nigeria, faisant évader plus de 700 détenus.

Les islamistes radicaux de Boko Haram, qui veulent instaurer la charia dans le pays, peuplé à parts égales de chrétiens et musulmans, ont intensifié leurs actions ces derniers mois. Ils sont accusés d’être responsables d’une série d’attaques à la bombe et par arme à feu dans plusieurs régions du Nigeria, particulièrement dans la partie musulmane du nord. Au moins 185 personnes sont ainsi mortes le 20 janvier à Kano, la plus grande ville du nord.

Le groupe islamiste est aussi cité dans une attaque-suicide à la bombe en août dernier contre le siège de l’ONU dans la capitale Abuja. 25 y avaient perdu la vie.

(Avec AFP)