RDC : la marche des chrétiens réprimée, l’UDPS provisoirement au perchoir de l’Assemblée
Les députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Étienne Tshisekedi étaient les grands absents de la session d’installation du bureau provisoire de la nouvelle Assemblée nationale, ce jeudi à Kinshasa. La présidence provisoire revient pourtant de droit à l’un de leur, le doyen des élus Timothée Kombo Nkisi. Au même moment, dans les rues de la capitale congolaise, la police dispersait violemment la « marche des chrétiens ».
Quorum atteint ce jeudi au Palais du peuple à Kinshasa. Sur 482 députés déjà proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), 350 ont participé à la cérémonie d’installation du bureau provisoire de la nouvelle Assemblée nationale de la RDC.
Plus âgé de tous les élus, Timothée Kombo Nkisi, 75 ans, membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), s’est vu confier le marteau de président. Il sera assisté par deux vice-présidents, issus de regroupements politiques de la majorité présidentielle. Dans son discours de circonstance, le député-doyen a demandé à ses pairs de rompre avec les habitudes du passé. « Les Congolais qui nous ont élus attendent de nous le changement dans notre manière de nous comporter, dans notre manière d’agir, dans notre manière de servir l’État », a-t-il déclaré.
Revirement de l’UDPS ?
Le parti d’Étienne Tshisekedi avait pourtant demandé à ses membres élus de ne pas siéger à la nouvelle Assemblée nationale issue des législatives du 28 novembre dernier. Selon une source au sein du parti, la nouvelle option serait désormais de « suivre une stratégie d’opposition républicaine ». Pour preuve, mercredi, les députés de l’opposition étaient nombreux à s’enregistrer au secrétariat intérimaire de la nouvelle chambre basse du Parlement congolais.
Mais ce jeudi, en dehors du nouveau président du bureau provisoire de l’Assemblée, aucun député de l’UDPS ni de ses partis alliés n’a pris part à l’ouverture de la session extraordinaire de la nouvelle Assemblée. L’absence des députés de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, transfuge du pouvoir de Kabila, a elle aussi été remarquée.
Les chrétiens plus opposants que l’opposition
Au moment moment, le pouvoir a déployé un impressionnant dispositif policier pour empêcher la tenue de la « Marche des chrétiens » à Kinshasa. La manifestation avait été interdite la veille par le gouverneur de la ville, mais les fidèles de l’église catholique ont tenu à faire entendre leur voix. Celle du rejet des résultats de dernières élections jugées « non conformes à la vérité des urnes ».
Ils sont partis de leurs paroisses respectives après la messe de six heures pour tenter de rejoindre la paroisse Saint Joseph de Kalamu (Kinshasa centre), lieu du rassemblement. La police les a alors dispersés à coup de gaz lacrymogènes. Trois prêtres et deux religieuses ont été arrêtés et certains des manifestants bloqués à l’intérieur de l’église par les forces de l’ordre. Tristes incidents le jour de la commémoration du 20e anniversaire de la répression sanglante de la marche des chrétiens de 1992. Lesquels réclamaient, eux, la réouverture de la Conférence nationale souveraine.
(Avec agences)
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