Sénégal : des opposants dispersés au gaz lacrymogène à Dakar

Des policiers ont dispersé ce mercredi à l’aide de gaz lacrymogènes quelques centaines d’opposants sénégalais qui tentaient de participer à une manifestation interdite sur la place de l’Indépendance à Dakar. Les manifestants s’étaient réunis à l’appel du Collectif M23 pour contester la candidature d’Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février.

Des policiers sénégalais. © AFP

Des policiers sénégalais. © AFP

Publié le 15 février 2012 Lecture : 2 minutes.

La tension était à son comble sur la place de l’Indépendance ce mercredi 15 février à Dakar. À l’appel du collectif M23, une petite foule de manifestants a pu rejoindre ce lieu devenu symbole de la contestation de la candidature d’Abdoulaye Wade à la présidentielle sénégalaise du 26 février, alors que la veille, le ministre sénégalais de l’Intérieur avait informé les organisateurs que leur manifestation ne pouvait pas se tenir dans le centre de Dakar. « L’administration prendra toutes ses responsabilités pour sauvegarder, en toute circonstance la paix et la sécurité des personnes et des biens », avait clairement mis en garde Ousmane Ngom.

Une journée mouvementée à Dakar

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Les premiers incidents ont débuté non loin du centre-ville, sur l’esplanade faisant face aux locaux de la Radio-télévision sénégalaise (RTS, publique), devait commencer la marche du Mouvement du 23 juin (M23). À peine quelques dizaines de militants étaient présents, entourés d’une nuée de journalistes. Les gendarmes, très nombreux, ont repoussé à plusieurs reprises et dans le calme les attroupements vers les trottoirs aux abords de la place, où la circulation automobile n’a même pas été interrompue.

Sur la place de l’Indépendance, la manifestation interdite a rapidement tourné à l’affrontement entre opposants et policiers. Un officier de police a dégoupillé au sol une grenade lacrymogène en plein milieu des manifestants pour disperser plusieurs d’entre eux assis sur la chaussée, a constaté un journaliste de l’AFP. S’en sont suivis des tirs de nombreuses grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc. En débandade, la foule a répondu par quelques jets de pierres.

Appel à la vigilance

L’un des candidats d’opposition à la présidentielle, Ibrahima Fall, accompagné de ses gardes du corps et d’une poignée de partisans, a fait mine de franchir l’esplanade et d’avancer pour rejoindre la place de l’Indépendance, destination finale de la manifestation du M23 à 5 kilomètres de là. Juché sur le toit d’un véhicule 4X4, il a dénoncé avec M. Dièye la violation de leurs droits constitutionnels, appelant cependant ses partisans à rester vigilants et à ne pas céder aux provocations.

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La police était déployée en force, barrant l’avenue menant au palais présidentiel situé à proximité, alors que la foule grossissait et scandait des slogans hostiles au président Wade.

Des cordons de gendarmes se sont immédiatement déployés sur la route, matraque et bouclier à la main, et quelques grenades lacrymogènes ont été lancées. Une fois la petite foule dispersée et ces incidents terminés, des groupes d’opposants, toujours accompagnés de nombreux journalistes, sont parvenus à rejoindre à pied la place de l’Indépendance, où un autre candidat d’opposition, Cheikh Bamba Dièye, haranguait quelques centaines de personnes, sous l’oeil des nombreux curieux et badauds.

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(Avec AFP)

 

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