Cameroun – Elecam : vers un report des élections locales, si Biya le veut bien
Elections Cameroon a annoncé une refonte des listes électorales. Pour tenir dans les délais légaux, l’opération doit être bouclée au plus tard le 22 avril 2012, à trois mois de la tenue du double scrutin municipal et législatif. Mission presque impossible.
C’est le Mouvement des écologistes du Cameroun (MEC) qui a émis en premier l’idée d’un report des élections municipales et législatives prévues en juillet prochain. Fritz Pierre Ngo’o, le président national du parti, réagissant à l’annonce de la refonte des listes électorales faite par Elections Cameroon le 7 février, avait indiqué qu’il fallait prendre le temps nécessaire pour mener le processus à bon port.
À sa suite, Abanda Kpama, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), a précisé qu’en plus du renouvellement du fichier électoral, il y aurait d’autres éléments à prendre en compte pour que le futur scrutin soit libre et transparent. « Il faut dès maintenant introduire la biométrie et adopter le principe d’un bulletin unique pour les législatives et les municipales », a-t-il affirmé à Jeune Afrique.
Le SDF pessimiste
Sans demander explicitement le report des élections locales, le principal parti de l’opposition parlementaire, le Front social démocratique (SDF) rappelle qu’il y a « des préalables à surmonter avant tout ». Le secrétaire régional à la communication du SDF pour le Littoral à Douala, Jean Robert Waffo se montre d’ailleurs pessimiste : « Le budget d’Elections Cameroon qui se chiffre à 11,5 milliards de F CFA n’a pas encore été libéré par l’État. La prochaine session de l’Assemblée nationale se tient au mois de mars prochain. Le corps électoral doit normalement être convoqué au plus tard le 22 avril 2012. Elecam n’a donc plus que 72 jours pour opérer la refonte des listes électorales », explique-t-il.
Le report discuté à Elecam
Depuis l’annonce d’Elecam, le gouvernement camerounais n’a pas réagi. Tout comme il n’y a eu aucune déclaration officielle du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). À Elecam, par contre, l’idée d’un possible report du scrutin est partagée par plusieurs membres du Conseil. L’un d’entre eux a confié vendredi 10 février à Jeune Afrique que « la question du report a effectivement été évoquée lors de la session du Conseil électoral tenu le 7 février dernier à Yaoundé, mais la date de la tenue des élections relève de la compétence du chef de l’État, qui convoque le corps électoral ». La loi électorale camerounaise prévoit qu’en cas de force majeur, le président de la république peut décider du report des élections.
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Par Armelle Nya, à Douala
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