Sénégal – Télécoms : Sonatel maintient son dividende
La société de télécommunications sénégalaise a annoncé ses résultats pour 2011. Le chiffre d’affaires progresse de 6,1% mais les bénéfices chutent.
L’annonce sera-t-elle suffisante pour redresser son cours de bourse ? La société de télécommunications sénégalaise Sonatel, filiale du groupe français France Télécom Orange cotée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), a révélé le 6 février ses chiffres financiers pour 2011. Parmi les bonnes nouvelles, le versement à partir du 3 mai aux actionnaires d’un dividende net de 13 050 francs CFA, contre 12 600 l’année dernière. Une prouesse qui relève d’un véritable effort de la part du leader sénégalais : malgré un chiffre d’affaires 2011 en hausse de 6,1%, à 635,4 milliards de francs CFA (environ 969 millions d’euros), les profits de Sonatel ont fortement baissé, de 16,4%, à 154,4 milliards de francs CFA. « La fin de l’exonération de l’impôt sur les sociétés au Mali a confirmé la baisse effective du résultat net du groupe mais n’a pas entaché notre capacité à générer du cash et à maintenir une bonne politique de dividende », a commenté la compagnie. Pour parvenir à augmenter le dividende versé, la société devra cette année puiser dans ses réserves…
Rassurer en bourse
Objectif : remonter la pente boursière. Depuis janvier 2011, date à laquelle la société sénégalaise avait atteint un plus-haut, le cours de bourse de Sonatel a en effet perdu près de 28% de sa valeur. Conséquence des doutes des investisseurs quant à la capacité de la Sonatel à maintenir des marges élevées. En septembre dernier, la banque d’affaires Renaissance Capital a ainsi nettement abaissé son objectif de cours et souligné, une première, que plusieurs autres valeurs dans les télécoms africains lui paraissaient désormais plus attractives (le kényan Safaricom et le zimbabwéen Econet). En cause, deux éléments essentiels : la montée de la concurrence au Sénégal et au Mali et la faible visibilité en matière de relais de croissance. L’année dernière, si la Sonatel a maintenu sa domination au Sénégal, la dépense moyenne par utilisateur a très nettement baissé (- 16,3% sur le mobile prépayé) en raison notamment de la vive concurrence de Millicom et Sudatel.
Concurrence accrue
Le Mali a en revanche bien joué son rôle de relais de croissance, le parc d’abonnés au mobile de la Sonatel étant désormais plus important à Bamako qu’à Dakar. Toutefois, entre fin 2009 et fin 2011, la part de marché d’Orange Mali est passée de 81% à 60% suite à l’arrivée sur le marché de Maroc Telecom. L’attribution d’une troisième licence au consortium Planor – Monaco Telecom devrait accentuer encore la pression concurrentielle. La Guinée et la Guinée-Bissau, les deux autres pays où la Sonatel est présente, montent en puissance mais paraissent peu à même de doper notablement les performances de l’opérateur.
Du côté de possibles acquisitions, la situation n’est guère plus confortable. « Une acquisition de taille est peu probable étant donné que France Telecom, directement, ou via Sonatel, est déjà présent dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone les plus importants », soulignait il y a quelques mois Ivan Kim, analyste chez Renaissance Capital. D’autant que la décision passée de France Telecom Orange d’opérer directement au Niger laisse a priori peu de place à la Sonatel. La société aux 14,5 millions de clients (+29% en un an) doit donc désormais montrer sa capacité à trouver de nouveaux relais de croissance : dans l’Internet, l’Internet mobile ou le paiement mobile par exemple.
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