RDC : quel avenir pour la coopération américaine avec le régime de Kabila ?

Même si la position officielle des États-Unis ne change pas – la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle n’est pas vraiment reconnue par Washington – certaines déclarations de diplomates américains tendent à montrer que la coopération avec le président congolais n’est pas du tout exclue. Bref, en la matière, c’est le pragmatisme qui domine.

Le président de RDC, Joseph Kabila, le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © Gwenn Duborthomieu/AFP

Le président de RDC, Joseph Kabila, le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © Gwenn Duborthomieu/AFP

Publié le 3 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Après un moment d’hésitation, les grandes puissance occidentales seraient-elles tentées de valider le rapport de force qui s’est établi en RDC entre Joseph Kabila et son opposant Étienne Tshisekedi ? À entendre les déclarations faite jeudi par un responsable de la diplomatie américaine, c’est bien la conclusion qui semble devoir – momentanément – s’imposer.

« Les élections ont été gravement entachées d’irrégularités et ont manqué de transparence », a d’abord rappelé Donald Yamamoto, du bureau africain du département d’État américain (en photo ci-dessous, © Chip Somodevilla/Getty Images/AFP), lors d’une audition devant le Sénat portant sur l’implication dans le pays de l’agence fédérale américaine d’aide au développement (Usaid).

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« On ne sait pas avec certitude si les résultats des élections auraient été différents sans fraude, mais [ce scrutin, NDLR] a marqué une étape dans le processus démocratique » de la RDC, a ensuite relativisé le diplomate. L’évolution de la position américaine sur la RDC est ainsi très prudente et pragmatique, quasiment imperceptible, mais une chose est sûre : les ponts avec Kabila sont loin d’être coupés, du moins sur le terrain.

Discours ferme d’Hillary Clinton

Car au plus haut niveau, la fermeté domine toujours. Citée jeudi par une diplomate américaine devant la même commission, la secrétaire d’État Hillary Clinton ne change pas de discours, affirmant que les élections du 28 novembre 2011 ont été « entachées de graves irrégularités, avec un manque de transparence », et qu’elles n’ont « pas été à la hauteur des progrès démocratiques observés lors des dernières élections africaines ».

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Mais des portes restent ouvertes. « Sans un engagement fort du gouvernement de la RDC envers la démocratie et les droits de l’homme, peu de choses durables sont possibles », a indiqué Daniel Baer, un autre diplomate présent à l’audition. La balle est donc dans le camp de Kabila, qui a obtenu autour de 260 sièges sur les 500 de l’Assemblée nationale, contre environ 110 pour l’opposition, et qui devra prochainement choisir un Premier ministre capable d’apaiser les tensions dans le pays.

(Avec AFP)
 

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