Alors que l’opposition n’a désormais plus aucun recours légal pour contester la candidature d’Abdoulaye Wade à la présidentielle sénégalaise, l’opposition va « développer une nouvelle stratégie », a annoncé un porte-parole du Mouvement du 23 juin  (M23), Abdoul Aziz Diop. « Un comité de crise » va se réunir, a-t-il déclaré.

Véritable test, la manifestation du mardi 31 janvier a rassemblé autour de 10 000 manifestants, selon les observateurs indépendants, dont de nombreux journalistes sur place, « 2 500 (…) environ », selon la présidence sénégalaise. « Notre capacité de mobilisation n’a pas été démentie (…)  Nous avons atteint tous nos objectifs (et) relevé le test de la mobilisation », a jugé Abdoul Aziz Diop. « C’était la manifestation la plus forte qu’on ait vu, les gens étaient très déterminés », a affirmé coordinateur du M23 et président de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), relâché lundi par la direction des investigations criminelles (DIC).

"Wade est largement majoritaire"

La présidence sénégalaise a, de son côté, immédiatement pointé du doigt ce qu’elle estime être une faible mobilisation. « Cela prouve encore une fois que les Sénégalais sont plus que jamais déterminés à soutenir le président Wade », a souligné dans un communiqué son porte-parole Serigne Mbacké Ndiaye. « En effet, si treize candidats soutenus par près de 70 partis politiques et organisations de la société civile n’ont réussi à mobiliser que 2 500 personnes, cela prouve qu’Abdoulaye Wade est largement majoritaire au Sénégal et que le peuple sénégalais refuse l’aventure », a souligné Serigne Mbacké Ndiaye.

Alors que la manifestation de l’opposition sénégalaise contre une nouvelle candidature du président Wade s’était déroulée sans incidents jusqu’à 18 h 30 mardi, des échauffourées ont éclaté à la tombée de la nuit. Un jeune homme, âgé de 32 ans, a trouvé la mort, renversé par un véhicule lors de la dispersion du rassemblement par les forces de l’ordre.

La victime, un étudiant, est décédée de ses blessures, peu avant son arrivée à l’hôpital, a déclaré une source médicale. Selon les médias locaux, la personne a été renversée par un véhicule de police, une information non confirmée par les responsables policiers ou gouvernementaux. Selon Alioune Tine, une deuxième personne a été tuée au cours de la dispersion, mais dans des circonstances qu’il n’a pas précisées.

La situation était revenue à la normale mercredi matin dans le quartier, où la police était très discrète et les débris des affrontements de la veille déjà nettoyés, tandis que la capitale grouillait d’activité comme à l’habitude.

(Avec AFP)