Présidentielle sénégalaise : un mort lors d’une manifestation contre la candidature de Wade
Un jeune homme a trouvé la mort mardi 30 janvier, suite à une manifestation contre la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février. L’étudiant a été renversé par un véhicule lors de la dispersion de la manifestation, qui s’était déroulée dans le calme jusqu’à la tombée de la nuit.
Alors que la manifestation de l’opposition sénégalaise contre une nouvelle candidature du président Wade s’était déroulée sans incidents jusqu’à 18h30 mardi 31 janvier, des échauffourées ont éclaté à la tombée de la nuit. Un jeune homme, âgé de 32 ans, a trouvé la mort, renversé par un véhicule lors de la dispersion du rassemblement par les forces de l’ordre.
La victime, un étudiant, est décédée de ses blessures, peu avant son arrivée à l’hôpital, a déclaré une source médicale. Selon les médias locaux, la personne a été renversée par un véhicule de police, une information non confirmée par les responsables policiers ou gouvernementaux.
Dans l’après-midi, plusieurs milliers de personnes s’étaient regroupées place de l’Obélisque, à Dakar, à l’appel de l’opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23), afin d’appeler Wade à renoncer à briguer un troisième mandat lors de la présidentielle du 27 février. Cette manifestation, dans un premier temps interdite par les autorités sénégalaises, avait finalement été autorisée. Au moins cinq candidats de l’opposition à la présidentielle, ainsi qu’Alioune Tine, coordonnateur du M23 arrêté le 28 janvier puis libéré deux jours plus tard, étaient présents.
"Coup d’État"
Quelque 150 policiers avaient été déployés afin de contrôler d’éventuelles émeutes. Si l’ambiance était calme dans l’après-midi, aux alentours de 18h30, des jeunes ont voulu en découdre, précipitant l’intervention des forces de l’ordre qui ont jeté des grenades lacrymogènes. Les manifestants ont alors rapidement évacué l’esplanade et une femme a été blessée à la jambe, a-t-on constaté. Des véhicules pick-up chargés de policiers se sont ensuite engagés dans les rues adjacentes du site afin de disperser les derniers contestataires.
Ce rassemblement fait suite à la journée de violences du 27 janvier dans la capitale sénégalaise ainsi que dans d’autres villes du pays, qui est intervenue suite à la décision du Conseil constitutionnel de valider la candidature du chef de l’État. Un policier avait été tué et plusieurs personnes blessées tandis que des bâtiments ont été incendiés. Lundi 29 janvier, d’autres violences ont provoqué la mort de deux personnes lors d’une marche d’opposants à Podor (nord).
La candidature de Wade est un « coup d’État constitutionnel » selon le M23, arguant qu’il a épuisé ses deux mandats légaux (élection en 2000 puis réélection en 2007), ce que récusent les partisans de Wade, pour lesquels le président est en droit de se représenter après des modifications de la Constitution. Le célèbre chanteur Youssou Ndour, dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel, a tenu les mêmes propos, et appelé « à manifester dans la paix » contre ce « coup d’État », réclamant la démission des cinq membres du Conseil. « Il y aura des initiatives qui vont bloquer le pays », a-t-il promis, sans préciser lesquelles.
De son côté, Moustapha Niasse, candidat de l’opposition, a exclu un boycott de la présidentielle, qui « ferait trop plaisir à Wade et à son système ». Il a également condamné l’intervention de la police mardi soir « sur un rassemblement pacifique et statique, ceci alors que les manifestants ne montraient aucun signe d’hostilité ».
(Avec AFP)
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