Mali : Bamako exclut tout report de la présidentielle
La nouvelle rébellion touarègue qui a éclaté à la mi-janvier dans le Nord-Mali ne perturbe pour l’instant pas le calendrier électoral, affirme la Direction générale aux élections (DGE). L’élection présidentielle doit donc avoir lieu fin avril, à moins que le Conseil constitutionnel, s’il était saisi par Amadou Toumani Touré (ATT), ne décide du contraire.
Selon le général Sangaré, deux des trois phases du processus électoral en vue de la présidentielle d’avril prochain sont presque bouclées. Elles concernent pour la première « l’appui aux commissions administratives chargées de la révision des listes électorales ». À cet effet, la DGE a envoyé 170 agents en appui auxdites commissions. « Cette phase est terminée », précise le délégué général.
Nettoyage du fichier électoral
La deuxième, en cours, concerne la mise à jour du fichier électoral. Quant à la dernière, elle devrait prendre fin en mars avec l’élaboration d’un fichier électoral « propre » et la remise des cartes d’électeurs au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, pour leur distribution. Cette année, l’innovation sur lesdites cartes sera l’inscription du numéro du bureau de vote de l’électeur. Cette précaution devrait mettre fin aux votes multiples décriés dans le passé.
Les candidats déclarés à la présidentielle sont pour la plupart silencieux au sujet de leur stratégie pour la résolution de la crise au nord. Seul Ibrahim Boubacar Kéita, candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), propose une stratégie bien définie. Partisan de la manière forte, il a prévenu une fois de plus, lors d’un meeting samedi à Tombouctou, qu’il n’accepterait « pas qu’un seul pouce du territoire national soit cédé ».
ATT inflexible ?
L’éclatement de la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, coalition politico-militaire de plusieurs groupes rebelles du Nord) a contraint de nombreuses personnes à fuir leurs villages et, partant, leurs circonscriptions électorales. Mais à trois mois du scrutin, les autorités veulent montrer qu’elles ne fléchiront pas.
Certains observateurs avaient craint un report du scrutin, pour permettre au président sortant, le général Amadou Toumani Touré (ATT), qui ne se représente pas au terme de ses deux mandats constitutionnels, de mater la nouvelle rébellion. D’autres pensent qu’il est pressé de transmettre le brûlant dossier à son successeur. Quant au général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, il n’exclut pas que le président puisse recourir au Conseil constitutionnel, afin qu’il se prononce sur la question du report ou non du scrutin. Mais on n’en est pas encore là.
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