Sommet de l’UA : Jean Ping ouvre à Addis Abeba le Conseil des ministres des Affaires étrangères
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine (UA) s’est ouvert ce jeudi 26 janvier à Addis-Abeba en Éthiopie. Au centre du discours d’ouverture de Jean Ping, un bilan de l’année 2011 marquée par les crises ivoirienne et le Printemps arabe. La question de la succession à la présidence de la Commision de l’UA sera quant à elle l’objet des débats du 18e sommet des chefs d’État de l’UA, les 29 et 30 janvier.
Dans son discours d’ouverture, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a affirmé que 2011 avait « sans doute été l’année la plus difficile » que l’organisation ait connue. « Nous avons été confrontés à deux crises très graves, en Côte d’ivoire et en Libye, a-t-il continué. Il y eut aussi les soulèvements pacifiques et populaires en Tunisie et en Égypte, qui ont été accueillis comme annonciateurs de la nécessité de consolider la démocratie en Afrique. Il nous a fallu à ce sujet faire preuve de créativité ».
Insistant sur les bonnes relations qu’entretiennent désormais l’UA et les nouvelles autorités libyennes (reconnues comme légitimes en septembre seulement), Jean Ping a tenu à justifier rétrospectivement la manière dont l’UA a géré le dossier. « Si le mouvement a commencé comme un peu partout, par des manifestations pacifiques qui ont été durement réprimées, ce que nous avons d’ailleurs tous condamné, très vite, cela a dégénéré en affrontement fratricide avec, craignait-on à ce moment-là, des risques de partition et même de "somalisation" ». Il a également regretté que la feuille de route proposée par le Conseil paix et sécurité de l’UA, et « qui demeure valable à ce jour », ait été « superbement ignorée ».
Silence sur l’élection du président de l’UA
Jean Ping n’a en revanche pas soufflé mot de l’élection, lundi, du nouveau président de la Commission – LE grand sujet ici à Addis-Abeba. Candidat à sa propre succession, le Gabonais affrontera l’actuelle ministre sud-africaine de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma. Une élection qui risque fort d’éclipser les autres sujets à l‘ordre du jour, à savoir l’insécurité qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne, les tensions entre Khartoum et Juba, les difficultés financières de l’organisation ainsi que le suivi des crises en cours (Somalie, Madagascar, RDC…).
Dimanche et lundi, ce sont ensuite les chefs d’État et de gouvernement qui se retrouveront dans la capitale éthiopienne, inaugurant pour l’occasion le tout nouveau siège de l’UA, financé par la Chine.
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Anne Kappès-Grangé, envoyée spéciale à Addis-Abeba
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