Sahel – Nigeria : « connexion avérée » entre Aqmi et Boko Haram
Réunis à Nouakchott, en Mauritanie, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays du Sahel ainsi que des délégués du Nigeria ont noté l’existence de « liens » entre Aqmi et Boko Haram, des groupes terroristes auteurs de nombreuses attaques et enlèvements dans ces pays.
« Les ministres ont suivi un exposé présenté par la République fédérale du Nigeria et ont noté les liens qui existent entre les groupes terroristes de la région sahélo-saharienne et le groupe Boko Haram ». Telle est la conclusion d’un rapport, rédigé à l’issue d’une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de la Mauritanie, du Mali, du Niger et de l’Algérie et des délégués du Nigeria, rendu public mardi 24 janvier.
La réunion des « pays du champ » et de l’État du Nigeria à Nouakchott, avait comme objectif de préparer une réponse sécuritaire face aux menaces d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de la secte islamiste Boko Haram, dont les attentats ont fait plusieurs centaines de morts ces dernières semaines au Nigeria. Aucun détail n’a été fourni quant à l’origine des liens présumés entre les deux groupes terroristes.
"Connexion avérée"
Mardi après-midi, le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga avait déjà affirmé : « Il y a une connexion avérée entre Aqmi et Boko Haram », sans toutefois fournir plus de précisions. « Le fait marquant des derniers développements réside dans la situation qui prévaut au Nigeria du fait de la montée en puissance des activités terroristes de la secte Boko Haram, dont des connexions avec Aqmi ne relèvent pas que de la simple hypothèse d’école », avait noté pour sa part le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum.
Les pays du Sahel sont confrontés à une insécurité croissante liée à Aqmi (ainsi qu’à d’autres groupes criminels), qui se livre à diverses activités criminelles telles des attaques, braquages, enlèvements, divers et trafics en tous genres. Depuis la fin du conflit libyen, les armes lourdes affluent dans les quatre pays, renforçant encore la menace. Au total, 12 Européens, dont six Français, sont retenus au Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest.
Intensifier les efforts
De son côté, le Nigeria est le terrain de plusieurs séries d’attentats sanglants contre des chrétiens et des églises chrétiennes. Quelque 250 personnes ont trouvé la mort dans ces assauts depuis début janvier, dont 185 la semaine dernière à Kano (dans le nord du Nigeria), selon des chiffres communiqués par Human Rights Watch (HRW).
Le Nigeria a donc été accepté à la réunion des pays du Sahel « en qualité d’observateur, en attendant son adhésion définitive » à leur regroupement, a précisé le communiqué final.
« Nous avons eu des discussions fructueuses et sérieuses sur tous les aspects de la sécurité au Sahel », s’est réjoui le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, à la clôture de la réunion.
« Les ministres ont recommandé d’intensifier leurs efforts en vue de détruire les filières logistiques et infrastructurelles des terroristes et de les déloger de leurs sanctuaires », note le document final, dans lequel les chefs de la diplomatie ont « exprimé leur préoccupation face au phénomène du paiement des rançons aux groupes terroristes preneurs d’otages, (ce) qui constitue une source majeure de financement du terrorisme, un encouragement aux activités des bandes armées devenues des sous-traitants dans les prises d’otages »
(Avec AFP)
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