Insécurité au Sahel : bientôt un médiateur international sous l’égide de l’ONU ?

Plusieurs États devraient porter le problème de l’insécurité au Sahel (Aqmi, rébellions touarègues…) au menu des discussions du prochain sommet de l’UA. Une solution envisagée est de confier à l’ONU la définition d’une solution globale avec l’aide d’un médiateur international aux pouvoirs étendus.

Soldats maliens à Kidal (nord-est du Mali), après une attaque touarègue, le 23 mai 2006. © Kambou Sia/AFP

Soldats maliens à Kidal (nord-est du Mali), après une attaque touarègue, le 23 mai 2006. © Kambou Sia/AFP

Publié le 24 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

L’insécurité dans la zone sahélo-saharienne devrait figurer au menu du prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, à Addis Abeba (Éthiopie) les 29 et 30 janvier prochains. Les attaques du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) contre les postes de l’armée malienne à Ménaka, Aguelhok et Tessalit,  ont renforcé l’urgence de trouver des solution aux problèmes de sécurité des pays du Sahel (prises d’otages et actions terroristes d’Aqmi, rébellion et division des Touaregs, trafic en tout genre : drogue, essence et de cigarettes…).

Créé en juillet dernier, le MNLA regroupe des factions touarègues locales et a incorporé dans ses rangs plusieurs centaines de combattants qui officiaient dans l’armée de Mouammar Kadhafi. Ces revenants, dont certains ont servi toute leur vie le « Guide », possèdent d’importantes quantités d’armes et de munitions volées dans les arsenaux libyens (lance-roquettes, missiles sol-sol et sol-air, fusils mitrailleurs).

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Approche militaire

Une menace de plus pour les dirigeants de la sous-région. Pour y faire face, certains ont leur idée et feront des propositions lors du sommet de l’UA. « Pour l’instant, notre approche était essentiellement militaire ou, pire, on laissait faire en espérant passer entre les gouttes. On en voit actuellement bien les limites, explique un ministre ouest-africain. Il faut trouver une solution globale à toutes ces questions ». Le Secrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban Ki-moon a été approché pour que l’organisation onusienne prenne en main le dossier et engage un véritable processus de pacification de la zone.

« On propose qu’un médiateur international, sous l’égide de l’Onu, soit nommé avec une feuille de route très large qui lui permette d’intervenir sur les questions sécuritaires, de bonne entente entre les populations touarègues et avec les États, de lutte contre les trafics en proposant des alternatives de développement », ajoute le ministre. Car six jours après les premières attaques du MNLA, le calme ne semble toujours pas être revenu dans le Nord-mali ou de nouveaux combats auraient eu lieu mardi 24 janvier.

Infiltration

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Mais l’armée veut croire qu’elle tient ses positions. « Nous nous attendions à ces assauts car nous avons réussi à infiltré leurs rangs, explique un conseiller militaire. Ils ont commis l’erreur de se déplacer en groupes avec toutes leurs armes. On a pu leur imposer de lourdes pertes ». Une cinquantaine de combattants et des centaines de blessés ont été enregistrés dans les rangs du MNLA. Surtout, les troupes maliennes ont reçu le renfort des combattants Imghad et des tribus arabes pour contrer les assauts des rebelles.

Actuellement, les notables de la région de Kidal ont approché le président du Mali Amadou Toumani Touré (ATT) pour entamer des discussions. Les combats et la division des communautés de la région ne sont pas une bonne nouvelle. Ils ne font que renforcer les positions des terroristes d’Aqmi qui sillonnent toute la bande sahélienne et recrute également dans leurs rangs des Touaregs. L’objectif majeur reste de contrer l’implantation et la nuisance des djihadistes. Et pour cela, les États ont besoin du soutien de toutes communautés vivant dans la région.

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Par Pascal Airault, envoyé spécial à Ouagadougou

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