Algérie : l’affaire El Khalifa sera en partie rejugée en cassation
Cinquante personnes acquittées en 2007 dans le procès de la banque algérienne El Khalifa seront à nouveau jugées. Jeudi, la Cour suprême a accepté un pourvoi en cassation. Mais aucune date de procès n’a été évoquée pour cette affaire qui constitue l’un des plus gros scandales financiers de ces dernières années en Algérie.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la banque El Khalifa. La Cour suprême algérienne a accepté jeudi 19 janvier un pourvoi en cassation. Une décision signifiant que la majorité des accusés qui avaient été jugées à Blida en 2007 dans le cadre de ce scandale financier, notamment pour « association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels », doivent être rejugés.
Parmi ces personnes, Rafik Khalifa, patron du groupe qui porte son nom, a été jugé par contumace et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité notamment pour « association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux ». Celui-ci ne pourra cependant pas être rejugé, comme toutes les personnes déjà jugées par contumace. Le nouveau procès concernera donc les 50 personnes acquittées au premier procès, sur environ quatre-vingt-quatorze personnes jugées.
Date du procès inconnue
Cité par l’agence APS, l’un des avocats, Me Bourayou Khaled, a expliqué que le nouveau procès aurait lieu sur la base du pourvoi introduit par la défense et le ministère public.
La défense, constituée par le liquidateur de la Banque – personnalité désignée par l’État – et les avocats des personnes condamnées à plus de cinq ans de prison, s’est associée à la demande déposée par le parquet, a précisé une source judiciaire. La date du nouveau procès n’a en revanche pas été communiquée.
L’effondrement du groupe algérien, qui regroupe une banque, une compagnie aérienne et deux chaînes de télévision, pour un total de 20 000 salariés en Algérie et en Europe, a causé à l’État et aux épargnants un préjudice estimé par des avocats entre 1,5 et 5 milliards de dollars.
L’Algérie a demandé à la Grande-Bretagne l’extradition Rafik Khalifa, qui avait pris la fuite dès l’éclatement du scandale en 2003. Le banquier vit toujours en Grande-Bretagne aujourd’hui. Il est également poursuivi à Versailles (à l’ouest de Paris) pour banqueroute et détournement de fonds. La France a elle aussi demandé son extradition.
(Avec AFP)
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