Banque mondiale : « Si la crise s’intensifie, personne ne sera épargné »

La Banque mondiale révise à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2012. Malgré le ralentissement en Europe, en Chine ou au Brésil, l’Afrique s’en sort plutôt bien. Avec notamment une accélération de la croissance au sud du Sahara, à 5,3%.

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Publié le 18 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Crise européenne de la dette et ralentissement des grands pays émergents obligent, la Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions économiques pour 2012. L’institution internationale escompte désormais une croissance de 5,4 % pour les pays en développement et de 1,4 % pour les pays à revenu élevé (-0,3 % pour ceux de la zone euro), contre respectivement 6,2 % et 2,7 % (1,8 % pour la zone euro) selon ses précédentes estimations, réalisées au mois de juin. La croissance mondiale devrait s’établir à 2,5 % en 2012 et 3,1% en 2013.

Les pays en développement doivent se préparer à la possibilité d’autres chocs.

Justin Yifu Lin, Vice-président de la Banque mondiale pour l’économie du développement

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Évaluer les vulnérabilités

« Les pays en développement doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer à la possibilité d’autres chocs, tant qu’il est encore temps », alerte ainsi Justin Yifu Lin, économiste en chef et premier Vice-président de la Banque mondiale pour l’économie du développement. « Si la crise s’intensifie, personne ne sera épargné. Les taux de croissance des pays développés comme ceux des pays en développement pourraient connaître une chute égale voire même supérieure à celle de 2008/09 », avertit Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale et auteur principal de l’édition 2012 du rapport « Perspectives pour l’économie mondiale », rendu public le 18 janvier.

Selon la Banque mondiale, la croissance en Chine, qui a déjà ralenti en 2011 à 9,1 % contre 10,4 % en 2010, devrait diminuer à nouveau. Elle restera toutefois soutenue, à 8,4 % en 2012. En raison de la baisse de la demande intérieure, l’Inde a également connu un premier ralentissement l’année dernière à 6,8% contre 8,5% l’année précédente. Le taux de croissance devrait rester le même en 2012. Le Brésil semble davantage touché. La croissance chez le numéro un sud-américain a connu un coup d’arrêt au troisième trimestre 2011. Elle devrait s’établir à 3,4 % en 2012, légèrement au-dessus de 2011, mais bien en deçà des 7,5 % enregistrés en 2010.

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Croissance "robuste" en Afrique subsaharienne

–> Lire aussi : "Seule la croissance de l’Afrique subsaharienne accélérera en 2012"

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L’Afrique du Nord, en raison de ses liens économiques proches avec l’Europe, devrait pâtir des difficultés connues dans cette région. La Banque mondiale estime ainsi qu’en Tunisie et au Maroc, notamment, la crise financière qui touche les pays à revenu élevé risque fort de retarder la concrétisation « d’une croissance positive ou renforcée ». Après avoir connu une croissance de 4,3% en 2011, le Maroc devrait reculer à 4% en 2012. La Tunisie (-0,5% en 2011) devrait croître à un rythme de 2,5% en 2012 puis de 3,2% en 2013.

Pour l’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale précise que « la croissance est restée robuste en 2011 à 4,9% » et à 5,9% hors Afrique du Sud « faisant de la région l’une des régions se développant le plus rapidement ». Selon l’Institution basée à Washington, l’accroissement des flux d’investissement, l’augmentation des dépenses de consommation et l’arrivée de nouvelles exportations de minerais devraient engendrer une « accélération de la croissance à 5,3% en 2012 et 5,6% en 2013 ». La Sierra Leone pourrait mener le bal, avec un taux de croissance record estimé à 44% en 2012, suivie du Ghana (9%), du Niger (8,5%) et de l’Angola (8,1%).

La Banque mondiale précise toutefois que les exportations de marchandises, les revenus du tourisme, les prix des matières premières, l’investissement étranger et les transferts de fonds pourraient tous souffrir d’une récession dans la zone euro.

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Lire le rapport de la Banque mondiale dans son intégralité
 

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