Nord-Cameroun : la traque de Boko Haram s’intensifie

Depuis plusieurs semaines, le Nigeria connaît une vague d’attentats meurtriers perpétrés par la secte islamiste Boko Haram. Pour empêcher toute infiltration, les autorités ont fermé les frontières avec le Cameroun, qui s’emploie désormais à chasser les terroristes infiltrés dans le nord du pays. Enquête.

Au nord du Cameroun, les bases arrières de Boko Haram seraient nombreuses. © AFP

Au nord du Cameroun, les bases arrières de Boko Haram seraient nombreuses. © AFP

Publié le 17 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Depuis la recrudescence des attentats au nord du Nigeria, les autorités du nord du Cameroun mènent une lutte acharnée contre les membres présumés de la secte islamo-terroriste Boko Haram. Dans le seul secteur de Mora (département du Mayo-Sava), plus de 600 militaires et agents des forces spéciales ont été déployés. Le dispositif de « renseignement et de surveillance », qui tire l’essentiel de ses éléments du 4e secteur militaire et du 32e Bataillon d’infanterie motorisé, a été mis sur pied pour empêcher toute infiltration en territoire camerounais après la fermeture de la frontière décidée par le Nigeria.

La nébuleuse Boko Haram

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Dans la ville de Garoua, le gouverneur de la région du nord, Ngambo Haman, a prescrit la « vigilance permanente » peu après l’interpellation dans le courant de décembre 2011 d’une dizaine de prédicateurs nomades, membres présumés de Boko Haram, qui tentaient de recruter des sympathisants moyennant d’importantes sommes d’argent dans la localité de Lagdo (département de la Bénoué).

Voir l’interview vidéo de Patrick Smith, rédacteur en chef de The Africa Report :

« La menace islamiste est là. Boko Haram est une nébuleuse (voir l’interview vidéo de Patrick Smith ci-dessus) et il est presque impossible de dire qui en est membre. C’est un groupe composite composé de Nigérians, Camerounais, Nigériens et Tchadiens. Nous avons pris toutes les dispositions pour protéger notre territoire », explique Ernest Ewango, préfet du département du Logone et Chari, contacté lundi par Jeune Afrique.

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Les 3 et 4 janvier derniers, dix autres prédicateurs nomades venus du Nigeria ont également été interpellés dans le village de Dabanga. Conduits à Maroua, ils ont été gardés à vue et interrogés. Le préfet a expliqué qu’ils avaient été « éconduits parce que ce n’est pas le bon moment pour laisser faire les prédicateurs nomades, avec tout ce qui se passe au Nigeria ».

"Ne pas agir dans la précipitation"

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Six des dix suspects restaient aux arrêts mardi tandis que quatre autres avaient été relaxés. « Les forces de sécurité camerounaises mettent tout en œuvre pour identifier les membres présumés de Boko Haram. Il ne faut pas agir dans la précipitation au risque d’impliquer des gens qui n’ont rien à voir dans cette affaire », explique un haut gradé en charge de la gendarmerie au secrétariat d’État à la Défense.

Mais la lutte contre Boko Haram et la fermeture de la frontière ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique dans le grand nord. Le déploiement de centaines de militaires camerounais le long de la frontière avec le Nigeria a entraîné la fuite de la plupart des trafiquants de carburants et des contrebandiers de tout acabit qui exercent dans la zone. Du coup, le prix de l’essence de contrebande est passé du simple au double. Tout comme ceux de la farine, du sucre, et d’autres produits fabriqués au Nigeria.

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