Hillary Clinton au Togo : coopération sous condition
Après le Liberia et la Côte d’Ivoire, le Togo. En se rendant ce mardi à Lomé, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton vient chercher le soutien du Togo sur plusieurs dossiers chauds : celui de la Syrie ou encore celui du nucléaire iranien. Mais la question du trafic de drogue dont le pays est devenu une plaque tournante et la lutte contre le terrorisme seront également au menu des discussions.
Depuis son admission au Conseil de sécurité de l’ONU au début de janvier, le Togo est courtisé par les plus grands. Les États-Unis ont notamment besoin de son soutien afin de peser davantage sur les régimes iranien et syrien, en dépit de l’opposition de la Russie et de la Chine, dotées d’un droit de veto et qui ne soutiennent pas la politique américaine au Moyen-Orient.
La visite d’Hillary Clinton à Lomé ce 17 janvier – la première de la secrétaire d’État – et l’entevue qu’elle aura avec le président Faure Gnassingbé porteront également sur les problèmes récurrents du trafic de drogue et du terrorisme dans la sous-région. Il y a quelques semaines, les États-Unis ont accusé le Togo d’abriter des activistes du Hezbollah. Les autorités américaines ont annoncé avoir porté plainte devant un tribunal de Manhattan contre plusieurs établissements libanais dont Cybamar.
Selon un procureur américain, cette entreprise de transport basée dans le Michigan (nord des États-Unis) était régulièrement utilisée pour vendre des voitures en Afrique de l’ouest. Mais les établissements financiers auxquels elle était liée auraient participé au blanchiment de plus de 483 millions de dollars (225 milliards de Francs CFA) provenant d’un trafic de drogue réalisé sous couverture de commerce de voitures d’occasion.
Agent opérationnel du Hezbollah
La plainte identifie Oussama Salhab, un agent opérationnel du Hezbollah vivant au Togo et actuellement en fuite. Celui-ci aurait envoyé des millions de dollars et d’euros du Bénin au Liban, via Accra et Lomé. Les fonds auraient été dissimulés dans des portières de véhicules pour passer plusieurs frontières terrestres avant de s’envoler vers Beyrouth par avion.
Sur ce dossier, la justice togolaise coopère activement avec Washington. En donnant toutes les garanties à son puissant partenaire, Lomé espère sans doute une reprise de l’aide américaine au développement, suspendue au début des années 90 pour « déficit démocratique ». Un tel rapprochement est-il en cours ? Si oui, cela expliquerait la présence de l’administrateur adjoint de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Donald Steinberg, dans la délégation de la secrétaire d’État.
_____
Par Jean-Claude Abalo, à Lomé
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...