États-Unis : polémique autour d’un film sur Ben Laden
Le Pentagone a lancé une enquête officielle suite à des soupçons de fuites de renseignements classés top secret dont aurait bénéficié la réalisatrice Kathryn Bigelow pour son film « Killing Ben Laden ». Mais elle ne serait pas la première à avoir récolté des informations sensibles pour les besoins d’un tournage.
Killing Ben Laden. Le nouveau film de la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow – oscarisée pour Démineurs en 2010 – suscite la polémique aux États-Unis. Pour relater la traque du fondateur d’Al-Qaïda, l’équipe du long-métrage aurait bénéficié d’informations classées secret-défense. Le Pentagone a décidé d’ouvrir une enquête officielle après l’évocation de soupçons par un député républicain, Peter King, en août dernier.
D’après lui, la réalisatrice et son scénariste, Mark Boal, auraient été invités à la cérémonie organisée par la CIA pour célébrer « la victoire » du commando d’élite des Navy Seals qui avait tué Oussama Ben Laden, dans la nuit du 1er au 2 mai 2011. Le tandem se serait entretenu avec certains hauts responsables du Pentagone, comme Michael Vickers, un ancien paramilitaire de la CIA et membre des forces spéciales, aujourd’hui sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement.
Pour certains républicains, l’accès à de tels renseignements est considéré comme trop privilégié. La Maison Blanche, en revanche, s’étonne d’une telle démarche étant donné qu’elle a l’habitude de collaborer avec des réalisateurs pour délivrer des conseils techniques ou mettre à leur disposition du matériel militaire ou des bases. Ce dont Kathryn Bigelow avait déjà bénéficié pour son film Démineurs, qui dresse le portrait d’un démineur américain en Irak.
Opération de communication ?
La sortie du film, prévue aux États-Unis en octobre 2012, à un mois de l’élection présidentielle américaine, provoque l’indignation des républicains. Ceux-ci accusent la Maison Blanche d’en faire une opération de communication pour le candidat Barack Obama, l’élimination de Ben Laden étant l’une des plus grandes réussites de son mandat. Dans un communiqué, Kathryn Bigelow et Mark Boal ont cependant souligné que le film était complètement apolitique et que l’histoire couvrait trois présidences successives des États-Unis : celles de Bill Clinton, George Bush et Barack Obama. Pour couper court à toute polémique, Sony a finalement décidé de ne sortir le long-métrage qu’en décembre, rendant l’argument politique non valable. Le tournage devrait débuter dans quelques semaines.
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