Gel des avoirs des pro-Gbagbo : la polémique rebondit après le décès de Bohoun Bouabré
L’argent : neuf mois après la chute de Laurent Gbagbo, les ex-caciques de son régime dont les avoirs ont été gelés commencent à en manquer. Ceux-ci accusent la justice ivoirienne d’être responsable de la mort en exil de Paul-Antoine Bohoun Bouabré, qui n’aurait selon eux pas eu les moyens de se soigner « convenablement ».
La mort à Jérusalem de Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ex-grand argentier de l’État sous Laurent Gbagbo et ponte du Front populaire ivoirien (FPI), en exil à Jérusalem depuis la chute de l’ancien président et en attente d’une greffe de reins, remet sur la table la question du gel de certains avoirs de pro-Gbagbo.
« Je pense que si ses comptes bancaires, par injustice et méchanceté gratuite, n’avaient pas été gelés, il aurait pu disposer de ressources financières nécessaires pour se faire soigner convenablement. Je prie profondément depuis ce matin pour lui, pour Léa sa femme, pour ses enfants, pour sa famille et pour ses amis », écrit Lia Bi Douayoua, ex-ministre des Télécommunications en exil au Ghana, dans un communiqué de presse publié quelques heures après la mort en Israël de Paul Antoine Bohoun Bouabré, dont il était proche.
Ce faisant, il a jeté un pavé dans la marre. Depuis mercredi, de nombreux proches de l’un de Bohoun Bouabré profitent du décès de ce dernier pour élever la voix et dénoncer le gel des avoirs des pro-Gbagbo qui dure depuis neuf mois. En mai 2011, Simplice Kouadio Koffi, procureur du Plateau (Abidjan) avait rendu public une liste de 148 personnalités pro-Gbagbo, dont 130 civils, dont les avoirs bancaires étaient bloqués.
"Fruit des infractions"
Après deux mois d’enquête préliminaire, le parquet du Plateau avait levé la mesure de gel des avoirs pour 31 mis en cause. De façon individuelle, d’autres personnalités ont bénéficié de la même décision. Pas les caciques du camp Gbagbo, poursuivis pour diverses infractions allant des crimes économiques à l’atteinte à la sûreté de l’État. La justice avait expliqué que ces avoirs « pourraient être les fruits des infractions poursuivies » dans le cadre des crimes économiques présumés.
La polémique sur les avoirs des pro-Gbagbo avait été par ailleurs relancée après que la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré la semaine dernière que Laurent Gbagbo, poursuivi pour crimes contre l’humanité, allait bénéficier provisoirement de l’aide judiciaire qu’elle accorde aux suspects indigents, « dans l’attente des résultats de l’enquête sur sa situation financière ». « Où sont les crimes économiques ? » s’est interrogé Notre Voie, le journal officiel du FPI. Une question que les proches de Paul Antoine Bohoun Bouabré, se posent aussi.
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