Abdoulaye Wade : à la présidentielle, « je pars dans un combat sans rival »
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision France 24 et à RFI, le président sénégalais Abdoulaye Wade s’est dit sûr de ses chances en ce qui concerne l’élection présidentielle de février.
« Je pars dans un combat sans rival (…). L’hypothèse la plus probable, c’est que je gagne. » C’est ce qu’a expliqué Abdoulaye Wade, 85 ans, président sortant du Sénégal, à la chaîne de télévision France 24 et à Radio France Internationale (RFI).
Ecartant toutes les rumeurs sur sa santé, celui qui a été investi en décembre par son parti a précisé qu’il se sentait « très bien pour faire une bonne campagne électorale. »
Opposition farouche
Triomphalement élu en 2000 et réélu en 2007, Abdoulaye Wade sollicite un nouveau mandat malgré la forte opposition d’une grande partie des Sénégalais et l’inquiétude des pays occidentaux qui considèrent sa candidature comme une menace à la stabilité du Sénégal, jugé modèle de démocratie en Afrique.
« J’ai suffisamment fait pour mon pays et pour l’Afrique. Si j’ai à me retirer, je me retirerai en beauté. Mais j’ai le sentiment que j’ai une mission à terminer au Sénégal. Et je crois que c’est le sentiment de la majorité des Sénégalais » a-t-il ajouté.
Si l’opposition estime que Wade a déjà épuisé ses deux mandats légaux, le Conseil constitutionnel doit encore se prononcer sur la question. Le chef de l’état a d’ores et déjà affirmé qu’il ne contesterait pas la décision de l’institution.
Lors du premier tour des élections, le 26 février, il devra notamment affronter Ousmane Tanor Dieng, leader du Parti socialiste (le parti au pouvoir entre 1960 et 2000), deux de ses Premiers ministres, Idrissa Seck et Moustapha Niasse, ainsi que le chanteur et hommes d’affaires Youssou Ndour.
Interrogé sur ses adversaires, le président s’est demandé ce qu’ils représentaient. « Un Premier ministre, c’est un invité à table. Avec une place privilégiée, mais il faut qu’il sache tenir sa place. Idrissa Seck, je l’ai élevé comme mon fils (…) il a été mon directeur de campagne, puis mon premier ministre (…). Il avait tous les pouvoirs, mais il a exagéré et je me suis séparé de lui », a-t-il ainsi expliqué.
Concernant une éventuelle extradition d’Hissène Habré vers la Belgique, le chef de l’état sénégalais a indiqué que « très probablement, Hissène Habré va être renvoyé en Belgique », précisant cependant qu’il n’aurait pas pris une telle décision sans l’aval de l’Union Africaine et qu’il attendait la décision de la cours d’appel de Dakar.
Pas d’internationalisation du conflit de la Casamance
Evoquant la Casamance, région du sud en conflit avec le pouvoir central depuis près de 30 ans, Abdoulaye Wade a dit avoir fait appel à la communauté catholique de Sant’Egidio pour jouer le rôle de médiateur entre les deux partis.
« Il est hors de question d’internationaliser ce conflit qui est un conflit local, national », a-t-il indiqué avant de préciser : « je connais les gens de Sant’Egidio, parce que j’ai travaillé avec eux quand j’étais dans l’opposition (…) et je leur ai demandé d’être des facilitateurs entre le gouvernement du Sénégal et la tendance de Salif Sadio, à la tête du courant indépendantiste le plus dur. »
Depuis le déclenchement de la rébellion en 1982, la Casamance a été le théâtre d’affrontements entre des militaires et des membres réels ou supposés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Les divisions de ces forces rendent cependant difficiles les négociations avec le gouvernement. Ces dernières semaines, les violences ont connu un regain d’intensité.
(Avec AFP)
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