Libye : deux morts lors d’une altercation entre groupes d’anciens rebelles
Des affrontements entre deux groupes d’anciens rebelles libyens ont provoqué la mort de deux personnes à Tripoli. Les circonstances de cet incident ne sont pas encore claires.
Mis à jour à 16:48
Deux morts. C’est le bilan provisoire des affrontements entre des groupes d’ex-rebelles libyens, au centre de Tripoli, ce mardi 3 janvier 2012.
La version du commandant Massoud al-Kadar, qui dirige un groupe d’ex-rebelles dans la capitale libyenne, impute la responsabilité de ces altercations à un groupe d’anciens rebelles de Misrata, suite à l’interpellation d’un homme saoul.
« Des membres du groupe ont arrêté un ex-rebelle de Misrata qui était saoul. Il est devenu violent et insultait les « thowars » (révolutionnaires) qui l’ont frappé pour le calmer », a justifié le commandant Kadar.
L’ex-rebelle de Misrata a ensuite été relâché « mais à notre surprise, un convoi de « thowars » de Misrata est arrivé avec des armes légères et lourdes. Nous avons commencé à discuter avec eux, mais l’un d’eux a tiré, ce qui a déclenché les affrontements qui ont fait deux morts », a raconté Massoud al-Kadar.
Des blessés, le périmètre bouclé
Des journalistes de l’AFP ont rapporté auparavant que des affrontements se déroulaient près du bâtiment des renseignements de l’ex-régime de Mouammar Kadhafi, depuis lequel des rafales d’armes avaient été entendues. D’autres témoins ont parlé de plusieurs blessés, mais n’ont pu en préciser le nombre. Des ambulances faisaient la navette entre l’hôpital Zaouia et les lieux de ces heurts, ont indiqué ces sources. Le périmètre a été bouclé et fermé à la circulation, tandis que des tirs au canon anti-aérien retentissaient. Parmi les ex-rebelles qui affluaient sur les lieux, certains étaient armés de lance-roquettes RPG, selon les journalistes de l’AFP.
En fin d’après-midi, la tension était perceptible à Tripoli où plusieurs quartiers ont été fermés à la circulation. Un responsable du ministère de l’Intérieur, cité par l’agence officielle libyenne Wal, a pour sa part indiqué que des forces de son ministère encerclaient le périmètre et contrôlaient la situation. L’ouverture d’une enquête devrait permettre de déterminer les circonstances et les causes de l’incident, a-t-il précisé.
Ces évènements surviennent alors que le gouvernement peine de plus en plus à dissoudre les milices armées des ex-révolutionnaires. De nombreux anciens combattants se sont installés dans des bâtiments officiels ou dans des résidences et fermes de responsables de l’ancien régime. Pour tenter de canaliser ces milices, le ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelali, a récemment annoncé prévoir l’intégration à court terme de 50 000 combattants ex-rebelles dans les forces de l’armée et les services de sécurité.
Plusieurs milices se sont installées dans des bâtiments officiels ou encore dans des résidences et fermes appartenant à des responsables de l’ancien régime. D’autres tiennent des barrages dans des points stratégiques de Tripoli. Elles disposent d’importants stocks d’armes légères et lourdes, puisés notamment dans l’arsenal de l’ancien régime.
(Avec AFP)
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