Tunisie : Marzouki prêt à extrader l’ex-Premier ministre libyen Mahmoudi

Le président tunisien Moncef Marzouki a annoncé lundi 2 janvier 2012 qu’il était disposé à mettre en œuvre la décision de la justice tunisienne d’extrader l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi. En contrepartie, le chef de l’État demande à Tripoli de mèner un procès juste et impartial, dans un pays qui applique toujours la peine de mort.

Moncef Marzouki est l’ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme. © AFP

Moncef Marzouki est l’ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme. © AFP

Publié le 3 janvier 2012 Lecture : 1 minute.

Changement de président, changement de discours… Si l’ex président par intérim Fouad Mebazaa avait suspendu la décision de la justice tunisienne d’extrader l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, son successeur Moncef Marzouki, en poste depuis la mi-décembre, semble, lui, adopter la position inverse.

Moncef Marzouki a en effet déclaré depuis Tripoli, où il s’est rendu pour son premier voyage à l’étranger lundi 2 janvier 2011, être prêt à rendre le prisonnier aux autorités libyennes. Une condition pour cela, et non des moindres : le chef de l’État a décrété vouloir « être sûr à 1000% qu’il y aura un procès équitable et une justice indépendante ».

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« Je suis certain que cette équation sera résolue (…) ce qui signifie que vous nous garantirez un procès juste et impartial à Tripoli et que nous vous garantissons votre droit d’obtenir cette personne », s’est-il expliqué. « Tout comme nous, en Tunisie, avons le droit de réclamer que Ben Ali nous soit remis pour qu’il réponde de ses crimes dans notre pays, vous avez le droit de demander que Mahmoudi vous soit remis », a ajouté le président tunisien.

Peine capitale

Nommé chef du gouvernement libyen en 2006, Mahmoudi a fui son pays peu après l’effondrement du régime Kadhafi en août. Arrêté à Djerba pour franchissement illégal des frontières, Baghdadi Mahmoudi est sous le coup d’une extradition prononcée par la cour d’appel de Tunis le 8 novembre 2011, et suspendue par Fouad Mebazaa.

Accusé d’abus de pouvoir, il risque la peine capitale dans son pays. Le discours de Moncef Marzouki, ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), soulève donc des interrogations et des critiques : la LTDH a toujours combattu la peine de mort.

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D’autant que, indique le site tunisien Kapitalis, Baghdadi Mahmoudi se trouverait « dans un état agonisant, selon son avocat, à la prison de Mornaguia, banlieue de Tunis ».

(Avec agences)
 

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