Nigeria : les islamistes de Boko Haram menacent les chrétiens du Nord

Boko Haram, la secte islamiste à l’origine des attentats de Noël qui ont fait 44 morts, a menacé dimanche 1er janvier d’attaquer les chrétiens du Nord s’ils ne partaient pas avant trois jours. L’organisation entend aussi combattre les troupes gouvernementales dans les zones où l’État d’urgence a été décrété par le président Goodluck Jonathan, suite à la vague de violence.

Goodluck Jonathan (2e D) en déplacement le 31 décembre 2011 sur les lieux d’un attentat à Madalla © AFP

Goodluck Jonathan (2e D) en déplacement le 31 décembre 2011 sur les lieux d’un attentat à Madalla © AFP

Publié le 3 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Trois jours. C’est le temps dont bénéficient les chrétiens du Nord du Nigeria (majoritairement musulman) pour partir, faute de quoi ils seront attaqués par la secte islamiste Boko Haram. Cette menace a été proférée par Abul Qaqa, un membre présumé de l’organisation à l’origine de nombreuses attaques meurtrières, dont les attentats de Noël contre des églises qui ont provoqué la mort d’au moins 44 personnes.

« Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud (majoritairement chrétien) à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu’ils vont être attaqués », a-t-il poursuivi lors d’une audio-conférence donnée dimanche 1er janvier, s’exprimant en langue Hausa, utilisée principalement dans le Nord.

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Abul Qaqa a en outre, menacé d’attaquer les zones dans lesquelles l’état d’urgence a été instauré par le président Goodluck Jonathan ce weekend, par crainte d’une escalade de la violence intercommunautaire après les attentats de Noël, et les violences des dernières semaines qui ont fait des centaines de morts dans le Nord. « Nous trouvons pertinent de souligner que les soldats ne tueront que des musulmans dans les zones gouvernementales locales où l’état d’urgence a été décrété. Nous les affronterons pour protéger nos frères », a menacé le porte-parole de Boko Haram.

Renforcement des troupes

L’homme ne s’est pas privé de critiquer fermement la visite du chef d’État dans une église en périphérie d’Abuja, cible le 25 décembre de l’attaque la plus meurtrière avec une explosion qui a tué 44 personnes à la fin de l’office religieux. « Le président ne s’est jamais rendu sur les lieux où ont été tués des musulmans », a fustigé Abul Qaqa, faisant allusion au meurtre de dizaines de musulmans lors des émeutes postélectorales en avril.

La communauté chrétienne a pour sa part menacé de répondre elle-même aux violences de la secte islamiste si elles se poursuivaient. Les évêques catholiques ont appelé samedi le président nigérian à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram.

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Le pouvoir nigérian a dans un premier temps, renforcé ses patrouilles à Maiduguri, épicentre des violences imputées à Boko Haram, ont témoigné des habitants, précisant que des soldats entraient dans des maisons à la recherche d’armes et de bombes.

Autre mesure décidée par le président Jonathan, la fermeture des frontières dans les régions les plus touchées par les violences. Ces mesures concernent les États de Yobe, de Borno, du Plateau et du Niger (nord-est et centre-ouest du pays). Le chef d’État a également « ordonné la fermeture des frontières avec les pays voisins des zones en proie aux violences et demandé le contrôle des activités terroristes transfrontalières ». En ligne de mire : le Niger, le Cameroun et le Tchad.

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(Avec AFP)
 

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