Ecobank : le conseil d’administration va décider du sort de Kolapo Lawson
Le conseil d’administration d’Ecobank se réunira le 5 août pour décider du sort de son président, Kolapo Lawson, impliqué dans une affaire de dette impayée.
La Securities and Exchange Commission nigériane (SEC), qui a joué un rôle important dans l’assainissement du système financier du pays après le crash du secteur bancaire en 2009, a appelé le conseil d’administration d’Ecobank à se réunir pour discuter de l’avenir de Kolapo lawson, le président du groupe bancaire panafricain. Ce dernier n’aurait pas remboursé ses dettes envers Ecobank et l’Asset Management Corp. du Nigeria (Amcon), une entité mise en place par la Banque centrale du Nigeria (BCN) en 2010 pour absorber les actifs non-productifs des banques nigérianes après la crise de 2009.
C’est le fonds sud-africain Public Investment Corporation (PIC), premier actionnaire d’Ecobank, qui avait fait part en premier de ses inquiétudes quant aux dettes de Kolapo Lawson. En effet, ce dernier devait 1,6 milliard de naira (10 millions de dollars) à Ecobank, un emprunt qui avait été accordé par la filiale nigériane du groupe bancaire à Agbara Estates, une société immobilière dont il était président, et 1,4 milliard de naira (8,6 millions de dollars) à l’Amcon.
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Selon Thierry Tanoh, directeur général d’Ecobank cité par Reuters, Kolapo Lawson aurait remboursé l’intégralité de sa dette envers Ecobank le 26 juillet dernier : « La banque n’a encouru aucune perte liée à cette affaire ». Il précise également qu’aucune règle de gouvernance n’a été enfreinte et que le prêt avait été contracté en conformité avec les principes de contrôle des risques de la banque, avant que Lawson ne soit nommé président du conseil d’administration en 2009.
Mais PIC et d’autres actionnaires ne sont pas du même avis. Ils insistent sur la nécessité de traiter cette affaire au niveau du conseil d’administration car elle soulève selon eux des problèmes de gouvernance. Le conseil d’administration devrait également discuter de la manière dont Thierry Tanoh a géré cette affaire, rapporte le quotidien britannique Financial Times.
Les autorités de régulation nigérianes font aussi pression sur Ecobank afin d’institutionnaliser les réformes adoptées après le crash de 2009. Selon un cadre de la BCN cité par le Financial Times, même si celle-ci ne supervise pas Ecobank, dont le siège se trouve au Togo, l’émetteur nigérian a écrit à la commission de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour lui notifier que, s’il avait été soumis à la régulation nigériane, Kolapo Lawson aurait été démis de ses fonctions.
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