Syrie : doutes au sein de la Ligue arabe sur l’efficacité de la mission des observateurs

Un responsable de la Ligue arabe a publiquement mis en doute la capacité de la mission des observateurs en Syrie à mettre fin à la répression du régime, et appelé à son « retrait immédiat ».  

Image tirée d’une vidéo AFP, à Homs le 1er janvier 2012. © AFP

Image tirée d’une vidéo AFP, à Homs le 1er janvier 2012. © AFP

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Publié le 2 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

La mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie va-t-elle tourner court ? Constatant son inefficacité à mettre fin à la répression des contestataires exercée par régime de Bachar Al-Assad, le président du Parlement arabe, Salem al-Diqbassi, a appelé dimanche  au « retrait immédiat des observateurs arabes, le régime syrien continuant à tuer des civils innocents ».

Les agissements du régime « sont une violation claire du protocole arabe qui prévoit de protéger le peuple syrien. Nous assistons à une escalade de la violence, davantage de personnes sont tuées y compris des enfants et tout cela en présence des observateurs », a ajouté le chef de ce comité consultatif formé de parlementaires issus des 22 membres de la Ligue arabe.

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Le responsable des opérations des observateurs de la Ligue arabe en Syrie, Adnan Khodeir, a réagi dimanche au Caire en indiquant qu’il était encore « trop tôt » pour juger la mission. Adnan Khodeir a précisé que le Conseil ministériel de la Ligue était le seul habilité à suspendre la mission des observateurs. Des déclarations qui interviennent au moment où un deuxième groupe d’observateurs chargés de rendre compte de la situation en Syrie doit arriver jeudi dans ce pays.

Des tireurs embusqués à Deraa

Très critiquée depuis son arrivée en Syrie le 26 décembre, la mission des observateurs fait partie d’un protocole qui prévoit aussi l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs et la presse.

Aucun communiqué officiel n’a été encore publié par les observateurs, mais à l’un des observateurs aurait fait état sur une vidéo de la présence de tireurs embusqués à Deraa. Des propos démentis par le général Mohammed Ahmed Moustapha el-Dabi, chef de la mission des observateurs.  « Cet homme a dit que s’il voyait – de ses propres yeux – ces tireurs embusqués, il les signalerait immédiatement », a-t-il dit à la BBC.

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Selon l’agence officielle Sana, des observateurs étaient dimanche dans les environs de Homs et à Idleb. D’autres se trouvaient à Deraa et près de Damas, alors que la répression a fait de nouvelles victimes ce week-end du nouvel an. Dont un enfant de 7 ans tué à Hama (centre) par des tirs des forces de sécurité qui visaient la voiture de son père, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Quatre autres civils ont péri à Homs (centre), dont deux tués par les milices du régime. Dans la province de Damas, 20 manifestants ont été blessés, a précisé l’OSDH.

Grève générale à Douma

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Des manifestations ont eu lieu dans la ville d’Idleb (nord-ouest), à Alep (nord) – deuxième ville de Syrie peu touchée jusque-là par la contestation – à Zabadani (50 km de Damas), et dans la ville de Daël (proche de Deraa). Des milliers de personnes ont aussi manifesté dans les provinces de Homs, de Hama et d’Idleb, selon les comités locaux de coordination (LCC) qui organisent les rassemblements sur le terrain.

« Le monde entier accueille le Nouvel an par des feux d’artifice, en Syrie nous l’accueillons par des balles et des chars », pouvait-on notamment lire sur l’une des multiples pancartes brandies par les manifestants.

Une grève générale était en outre suivie à 80% à Douma dans la banlieue de Damas, où les forces ont « cassé les cadenas pour contraindre les commerces à ouvrir », ont indiqué l’OSDH et LCC.

(Avec AFP)
 

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