Seif el-Islam : « J’ai besoin de contacter ma famille ou mes amis afin de trouver un avocat »

Fred Abrahams, un enquêteur de l’ONG Human Rights Watch a pu rencontrer Seif el-Islam, toujours détenu en Libye dans une résidence surveillée de la ville de Zintan. Le fils Kadhafi, qui s’est dit correctement traité, réclame cependant la visite d’un avocat.

Seif el-Islam, filmé par la télévision libyenne après son arrestation, le 19 novembre. © Eyepress/Libyan TV/AFP

Seif el-Islam, filmé par la télévision libyenne après son arrestation, le 19 novembre. © Eyepress/Libyan TV/AFP

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Publié le 30 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Comme Jeune Afrique l’a révélé, Fred Abrahams, un enquêteur de l’ONG Human Rights Watch, a pu rencontrer le 18 décembre 2011 Seif el-Islam Kadhafi, toujours détenu en Libye. Le site d’information américain The Daily Beast apporte ce vendredi 30 décembre de nouveaux détails de cette entrevue.

C’est à la suite de négociations avec les nouvelles autorités libyennes que Fred Abrahams a pu rencontrer Seif el-Islam, sans gardes et dans « une pièce vaguement éclairée avec un tapis aux couleurs fades et des cousins le long des murs », explique l’intéressé. La conversation a durée 30 minutes et s’est tenue en anglais.

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« Lucide et calme », le fils de l’ancien dictateur libyen assure qu’il est correctement traité. « Il n’y a pas de torture ou de choses comme cela. (…) Au moins je suis dans mon pays », estime-t-il.

Pas de grangrène

Seif el-Islam dit recevoir la visite d’un docteur « toutes les semaines », afin de prendre soin d’une grave blessure à la main droite subie « lors d’une attaque de l’Otan (…) il y a deux mois (…) dans un endroit appelé Zimzim Valley » près de Bani Walid, et qui l‘a vu perdre un pouce.

Sa blessure se porte bien, assure Fred Abrahams. Pas de signe de gangrène comme l’affirmaient des nouvelles alarmistes. Ce serait cette blessure qui a conduit à son arrestation, affirme Seif el-Islam dans l’interview. C’est lors d’une consultation avec un docteur qu’il a été intercepté, lui et son entourage, explique-t-il.

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Si Fred Abrahams voulait tant rencontrer le fils de Kadhafi, c’était notamment, dit-il, pour vérifier s’il « avait accès à un représentant légal afin de préparer son possible procès, où qu’il se passe ». Réponse négative. Seif el-Islam assure n’avoir eu droit à aucun contact avec ses proches, « pas même par téléphone ».

"Je ne suis pas une personne normale"

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Les seules visites qu’il ait eues, sont celles de membres du nouveau gouvernement libyen, y compris celle du Premier ministre. « Ce n’est pas parce qu’ils me veulent du mal, mais c’est à cause de la situation. Je ne suis pas une personne normale », concède-t-il.

« J’ai besoin de contacter ma famille ou mes amis afin de trouver un avocat », assure cependant Seif el-Islam à l’enquêteur de HRW. Les autorités libyennes qui se disent déterminées à le juger en Libye, ont promis à la Cour pénale internationale (CPI) de lui fournir des garanties sur le respect de ses droits d’ici au 10 janvier.

Seif el-Islam accuse le CNT de détenir une dizaine de milliers de partisans du régime de Kadhafi « à Benghazi, Misrata, Tripoli, Zawiya et Zintan », évoquant des cas de « tortures ». Lors de sa conversation avec HRW, le fils Kadhafi a par ailleurs fourni une précision intéressante : la villa de Tripoli dans laquelle son frère Seif el-Arab a été tué par un missile de l’Otan en avril, était utilisée comme lieu de rendez-vous secret entre Kadhafi et Moussa Koussa, son ministre des Affaires étrangères.

Le « Guide » s’y trouvait encore quinze minutes avant le début du bombardement. Quand on sait que Koussa est « passé à l’ennemi » peu de temps après et que d’aucuns le soupçonnent d’avoir, depuis longtemps, servi d’informateur aux services occidentaux, il est tentant de faire de lui la « gorge profonde » qui a guidé le tir. C’est en tout cas ce que suggère Seif el-Islam.

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