Afrique du Sud : le jet de frigo du nouvel an, une tradition insolite
Attention à la casse ! Pendant la nuit du nouvel an, les habitants du quartier Hillbrow à Johannesburg ont pris l’habitude de jeter par la fenêtre leurs vieux appareils électroménagers. Une « coutume » qui oblige la police sud-africaine à s’y déployer en force.
Des hélicoptères, des engins anti-émeutes, la police montée, des unités canines, des centres de soins pour traiter en urgence les éventuels blessés. Voici l’arsenal que la police sud-africaine entend bien déployer dans le quartier de Hillbrow à Johannesburg pendant la nuit du nouvel an. Et la raison de cette démonstration de force n’est pas à chercher seulement du côté des flambées de violence dont ce quartier chaud est coutumier.
Car ses habitants ont développé une « coutume » aussi dangereuse qu’insolite : le jet de meubles et d’appareils électroménagers usagers par les fenêtres, le soir de la Saint Sylvestre. « Nous jetons les vieux trucs, parce que nous en avons des neufs », explique Dickens Patwell, 24 ans, réparateur d’ordinateurs, qui se souvient avoir jeté un lit par dessus son balcon il y a quelques années.
« Les gens se débarrassent de beaucoup de choses, des appareils électriques, micro-ondes, fours, téléviseurs », précise James Thomas, un zimbabwéen de 26 ans qui, comme beaucoup d’immigrés, habite Hillbrow.
Dangereux ? Pas selon James Thomas : « On sait que personne ne sortira. Mais nous, on crée du travail pour les gens », assure-t-il, en référence aux dizaines de ferrailleurs et autres collecteurs de produits recyclables qui sillonnent les rues de Johannesburg toute l’année.
"Ceux qui sont blessés, ce sont ceux qui sont ivres"
Pourtant, si la police est en alerte c’est que la pratique entraîne chaque année son lot de blessés plus ou moins graves. En outre, l’an dernier, les jets d’objets ont été accompagnés de caillassage des patrouilles de police. Bilan: quatorze blessés. En 2009, une petite fille de 11 mois a été blessée à la tête par une brique et, au total, neuf personnes ont été hospitalisées.
Alors Beauty Dube, une Sud-Africaine qui vit à Hillbrow depuis seize ans, a choisi de rester chez elle avec sa famille pendant la nuit du nouvel an. Même si elle assure que « ceux qui sont blessés, ce sont ceux qui sont ivres ».
La situation s’est certes un peu calmée depuis quelques années, mais la police estime qu’il est difficile d’anticiper les comportements lors de la nuit du nouvel an. « On ne sait jamais ce qui va se passer cette année », admet le porte-parole de la police provinciale Tshisikhawe Ndou.
(Avec AFP)
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