Syrie : les observateurs de la Ligue arabe au coeur de la répression
La répression des forces de sécurité syriennes a fait au moins 25 victimes, jeudi dans plusieurs villes. De nouvelles violences qui, dans certains cas, ont eu lieu au moment même où des observateurs de la Ligue arabe y effectuaient leur mission.
La présence d’observateurs de la Ligue arabe ne semble pas enrayer la répression du régime de Bachar Al-Assad, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Au moins 25 personnes ont été tuées jeudi par les forces de sécurité dans plusieurs villes syriennes, dans certains cas, comme à Douma (près de Damas), dans la capitale et à Hama (centre), au moment même où des observateurs de la Ligue arabe y effectuaient leur mission.
Très critiqués jusqu’à présent pour leur passivité, les observateurs de la Ligue arabe sont désormais au cœur de la révolte syrienne. À Douma, à 20 km au nord de Damas, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés par les forces de sécurité, lors d’un rassemblement de dizaines de milliers de manifestants sur la place de la Grande Mosquée, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ces tirs ont eu lieu au moment où un groupe d’observateurs arabes arrivait à la mairie de Douma, non loin de là, précise l’OSDH.
Morts en série
Dans la province de Damas, six civils ont péri sous les balles, notamment à Irbine et à Kessoué. À Hama (210 km au nord de Damas) où se trouvait également un groupe d’observateurs, six civils ont été tués jeudi par les forces de sécurité, ont indiqué l’OSDH et des militants sur place.
Quatre civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d’Idleb, toujours selon l’OSDH. Dans la province de Damas, six civils ont péri sous les balles de la sécurité, notamment à Irbine et à Kessoué. À Damas, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque des agents de sécurité ont tiré sur des manifestants.
"Barrière de la peur"
Les observateurs, qui s’étaient rendus mardi et mercredi à Homs (centre), haut-lieu de la contestation, sont chargés de rendre compte de la situation sur le terrain. Leur mission fait partie du plan de sortie de crise de la Ligue arabe qui prévoit également l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.
Son efficacité et son champ d’action ont largement mis en doute, le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition, ayant même demandé à l’ONU d’envoyer ses propres observateurs. Mais si leur présence ne met pas fin à la répression, le président de l’OSDH Rami Abdel Rahmane a toutefois estimé qu’elle a « brisé la barrière de la peur », notamment « à Homs ». « La présence des observateurs aide les opposants, même si elle n’a pas permis de faire cesser la répression », a estimé de son côté la diplomatie américaine.
(Avec AFP).
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