Sénégal : l’armée confirme la prise en otages de cinq soldats par les indépendantistes de Casamance
Cinq militaires sénégalais, dont on était sans nouvelles depuis deux semaines après un assaut du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), sont retenus en otage par les indépendantistes, a indiqué l’armée.
Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) a trouvé une nouvelle méthode d’action : la prise d’otage de soldats sénégalais. Cinq militaires, dont on était sans nouvelles depuis deux semaines, sont désormais aux mains des indépendantistes, a annoncé mardi 28 décembre l’armée sénégalaise.
« L’armée informe que cinq parmi les six (soldats) manquant à l’appel sont présentement entre les mains du MFDC », précise la direction des relations publiques des armées (Dirpa) du Sénégal dans un communiqué. Quant au dernier soldat disparu, son sort n’a pas été précisé.
« Ces cinq militaires sont vivants et (leurs) familles ont été informées de leur situation », a précisé la Dirpa, rappelant en outre que « l’armée tient à préciser qu’elle a toujours réservé aux éléments du MFDC capturés un traitement humain conforme aux droits de l’homme ». L’armée ignore le lieu de détention des soldats, a affirmé sous couvert d’anonymat un responsable militaire.
Pertes militaires
Plus tôt dans la semaine, la presse locale avait annoncé la capture de ces cinq militaires suite à l’assaut du 13 décembre, citant un responsable du MFDC. Cette attaque du cantonnement militaire du village de Kabeum, à Sédhiou, a provoqué la mort de plusieurs personnes dans les rangs de l’armée, selon des sources militaires sur place. L’armée sénégalaise avait, elle, nié avoir subi des pertes, tout en précisant dès le 19 décembre rechercher cinq de ses éléments disparus à la suite de l’attaque.
Depuis 1982, la Casamance est en proie à de multiples attaques, braquages et affrontements entre des militaires et des membres réels ou supposés du MFDC, divisé en plusieurs factions politiques et armées. Mais les assauts se sont multipliés dans la région ces dernières semaines. Le 21 novembre, dix civils partis chercher du bois dans une forêt, qui pourrait être une base de repli des rebelles, avaient été exécutés par des indépendantistes présumés à Diagnon, à une trentaine de kilomètres de Ziguinchor, la principale ville de Casamance. Deux autres attaques rebelles ont eu lieu les 13 et 20 décembre contre des cantonnements de l’armée, à Kabeum et Diegoune.
(Avec AFP)
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