Nigeria : les chrétiens promettent de « répondre » en cas de nouvelle attaque

Suite à la vague d’attentats visant des églises à la Noël, qui ont provoqué la mort de 40 personnes, l’association des chrétiens du Nigeria (CAN) a promis de « répondre de manière appropriée » en cas de nouvelle attaque. La crainte grandit d’une escalade des violences religieuses dans le pays.

Voitures incendiées près de l’église Ste Theresa visée par un attentat, le 25 décembre 2011. © AFP

Voitures incendiées près de l’église Ste Theresa visée par un attentat, le 25 décembre 2011. © AFP

Publié le 29 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est en des terme plutôt vagues que les chrétiens du Nigeria ont menacé de répliquer aux attaques d’extrémistes musulmans, suite à la vague d’attentats contre des églises qui a provoqué la mort d’au moins 40 personnes, le jour de Noël. « La communauté chrétienne au niveau national n’aura pas d’autre choix que de répondre de façon appropriée s’il y a d’autres attaques contre nos membres, nos églises et nos biens », a ainsi averti mercredi 28 décembre le révérend Ayo Oritsejafor, président de l’association des chrétiens du Nigeria (CAN).

Le révérend n’a pas souhaité s’expliquer d’avantage au sujet du mode de « réponse » en question. Cette déclaration intervient juste après l’explosion d’une bombe artisanale contre une école coranique mardi 27 décembre, à Sapele, dans le delta du Niger (sud). Six enfants ont été blessés, mais l’assaut n’a pas été revendiqué, a déclaré la police nigerianne. Un attentat qui fait craindre une escalade des violences intercommunautaires.

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Samedi 24 et dimanche 25 décembre, plusieurs bombes avaient visé des églises, faisant plusieurs dizaines de morts – jusqu’à 100 selon certaines sources. Des attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram. La plus meurtrière, dimanche jour de Noël, a tué au moins 35 personnes à la sortie d’une église à Madalla, près de la capitale Abuja. Ces attaques sont considérés par la CAN « comme une déclaration de guerre contre les chrétiens et contre le Nigeria en tant qu’entité », a déclaré le révérend Oritsejafor, dénonçant « l’incapacité apparente du gouvernement à protéger (…) les vies, les églises et les biens de nos membres ».

"Gens diaboliques"

Le président nigerian, Goodluck Jonathan, a déclaré pour sa part que « tout » était fait pour résoudre cette crise, appelant à un effort collectif pour trouver les coupables. Le chef de l’État devait par ailleurs s’entretenir avec le président de la CAN. « Les terroristes sont des êtres humains (…) ils vivent parmi nous, dînent avec nous, nous les connaissons, les gens les connaissent », a-t-il expliqué.

« Nous faisons de notre mieux, nous allons restructurer, réajuster, nous assurer que nous avons une équipe capable de faire face aux défis que nous rencontrons aujourd’hui », a ajouté le président.

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Les autorités islamiques tentent, elles, de leur côté, d’empêcher la population chrétienne de se livrer à des amalgames dangereux. Si Boko Haram, qui souhaite l’instauration d’un État salafiste au Nigeria, se livre à la violence pour parvenir à ses fins, les musulmans (qui représentent la moitié de la population nigerianne) sont bien loin de cautionner leurs actes. « C’est un conflit entre des gens diaboliques et des gens biens », a affirmé le sultan de Sokoto (nord), Muhammad Sa’ad Abubakar, le plus haut responsable musulman du Nigeria. « Il n’y a aucun conflit entre les musulmans et les chrétiens, entre l’islam et la chrétienté », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)

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