Nigeria : les chrétiens promettent de « répondre » en cas de nouvelle attaque
Suite à la vague d’attentats visant des églises à la Noël, qui ont provoqué la mort de 40 personnes, l’association des chrétiens du Nigeria (CAN) a promis de « répondre de manière appropriée » en cas de nouvelle attaque. La crainte grandit d’une escalade des violences religieuses dans le pays.
C’est en des terme plutôt vagues que les chrétiens du Nigeria ont menacé de répliquer aux attaques d’extrémistes musulmans, suite à la vague d’attentats contre des églises qui a provoqué la mort d’au moins 40 personnes, le jour de Noël. « La communauté chrétienne au niveau national n’aura pas d’autre choix que de répondre de façon appropriée s’il y a d’autres attaques contre nos membres, nos églises et nos biens », a ainsi averti mercredi 28 décembre le révérend Ayo Oritsejafor, président de l’association des chrétiens du Nigeria (CAN).
Le révérend n’a pas souhaité s’expliquer d’avantage au sujet du mode de « réponse » en question. Cette déclaration intervient juste après l’explosion d’une bombe artisanale contre une école coranique mardi 27 décembre, à Sapele, dans le delta du Niger (sud). Six enfants ont été blessés, mais l’assaut n’a pas été revendiqué, a déclaré la police nigerianne. Un attentat qui fait craindre une escalade des violences intercommunautaires.
Samedi 24 et dimanche 25 décembre, plusieurs bombes avaient visé des églises, faisant plusieurs dizaines de morts – jusqu’à 100 selon certaines sources. Des attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram. La plus meurtrière, dimanche jour de Noël, a tué au moins 35 personnes à la sortie d’une église à Madalla, près de la capitale Abuja. Ces attaques sont considérés par la CAN « comme une déclaration de guerre contre les chrétiens et contre le Nigeria en tant qu’entité », a déclaré le révérend Oritsejafor, dénonçant « l’incapacité apparente du gouvernement à protéger (…) les vies, les églises et les biens de nos membres ».
"Gens diaboliques"
Le président nigerian, Goodluck Jonathan, a déclaré pour sa part que « tout » était fait pour résoudre cette crise, appelant à un effort collectif pour trouver les coupables. Le chef de l’État devait par ailleurs s’entretenir avec le président de la CAN. « Les terroristes sont des êtres humains (…) ils vivent parmi nous, dînent avec nous, nous les connaissons, les gens les connaissent », a-t-il expliqué.
« Nous faisons de notre mieux, nous allons restructurer, réajuster, nous assurer que nous avons une équipe capable de faire face aux défis que nous rencontrons aujourd’hui », a ajouté le président.
Les autorités islamiques tentent, elles, de leur côté, d’empêcher la population chrétienne de se livrer à des amalgames dangereux. Si Boko Haram, qui souhaite l’instauration d’un État salafiste au Nigeria, se livre à la violence pour parvenir à ses fins, les musulmans (qui représentent la moitié de la population nigerianne) sont bien loin de cautionner leurs actes. « C’est un conflit entre des gens diaboliques et des gens biens », a affirmé le sultan de Sokoto (nord), Muhammad Sa’ad Abubakar, le plus haut responsable musulman du Nigeria. « Il n’y a aucun conflit entre les musulmans et les chrétiens, entre l’islam et la chrétienté », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
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