Violences politiques au Sénégal : Barthélémy Dias inculpé et incarcéré à Dakar
Visé par trois chefs d’inculpation, le maire de la commune de Sacré-Coeur/Mermoz à Dakar, Barthélémy Dias, a été incarcéré ainsi que son garde du corps après les violences politiques du 22 décembre. Une mesure qui suscite l’émoi au sein du PS sénégalais.
Homicide volontaire, coups et blessures volontaires et détention d’arme à feu sans autorisation administrative : c’est sous ces trois chefs d’accusation que Barthélemy Dias a été placé sous mandat de dépôt mercredi 28 décembre à Dakar. Le maire de la commune d’arrondissement de Sacré-Coeur/Mermoz à Dakar et responsable de la section jeunes du Parti socialiste sénégalais a donc passé la nuit dans une prison de la capitale, comme son garde du corps, également inculpé pour complicité de meurtre.
En revanche, la situation précise des deux commanditaires présumés de l’attaque du 22 décembre contre la mairie de Barthélemy Dias, qui a fait un mort et trois blessés, restait floue. Dias avait affirmé avoir agi en légitime défense, en tirant des coups de feu pour se protéger contre des partisans du pouvoir.
"Une centaine de nervis"
« Il y avait une centaine de nervis, il y avait des sergents recruteurs, mais il y avait également des commanditaires qui leur ont donné des moyens, qui leur ont donné notamment des voitures, qui leur ont donné des armes, qui leur ont donné de l’argent pour les rétribuer, et ces gens-là, aujourd’hui, ils dorment tranquillement chez eux », s’est indigné Me Moustapha Mbaye, l’un des avocats de Dias.
Selon le PS, cinq véhicules remplis d’hommes de main armés du pouvoir se sont rendus le 22 décembre à la mairie de Sacré-Coeur/Mermoz pour l’attaquer. Le parti a annoncé avoir déposé une plainte pour tentative d’assassinat contre la pesonne de Dias.
Deuxième responsable du PS en prison
Après Malick Noël Seck, condamné le 20 octobre à deux ans de prison ferme pour menace de mort et outrage à magistrat, Barthélemy Dias est le deuxième responsable de la section jeunes du PS à se retrouver en prison. Une situation qui ne manquera pas d’être relevée par ceux qui accusent le pouvoir de complot, alors que la candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat est fortement décriée.
Lors d’une conférence de presse mercredi, le ministre et porte-parole du président Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye, a déclaré que les violences étaient « un signal devant amener les Sénégalais à réfléchir et les convaincre qu’elles ne règlent aucun problème. (…) Il faut la collaboration de tous, l’État, les partis politiques et les citoyens, pour mettre fin à cette violence ».
(Avec AFP)
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