Côte d’Ivoire : l’ex-commandant du Cecos, Guiai Bi Poin mis en liberté conditionnelle
L’ex-homme fort du système Gbagbo, le général Guiai Bi Poin, a été mis en liberté conditionelle par la justice ivoirienne après avoir été inculpé de crimes économiques. Mais des ONG réclament la traduction de l’ex-commandant du Cecos devant un tribunal international pour des faits autrement plus graves.
Libération sans surprise ? L’ancien commandant du redoutable Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), le général Georges Guiai Bi Poin, a été placé en liberté provisoire le 27 décembre. « Il est parti hier soir », a déclaré ce mercredi une source à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). « Le général Guiai Bi Poin a été entendu mardi par la doyenne des juges d’instruction du tribunal d’Abidjan et a bénéficié de la liberté provisoire », a confirmé une source judiciaire, sans plus de détail.
Arrêté fin août dans le cadre d’une enquête sur un présumé charnier, il avait finalement été inculpé et incarcéré pour « infractions économiques ». Un acte d’accusation bien clément pour l’un des hommes forts du régime de Laurent Gbagbo. D’autant que le Cecos qu’il commandait, unité d’élite créée par l’ex-président ivoirien et composée de 800 gendarmes, policiers et militaires, est accusée de nombreuses exactions. Elle serait notamment responsable de la disparition de dizaines de personnes et de nombreux crimes sexuels, mais aussi de la répression sanglante de manifestations pro-Ouattara et de tirs à l’arme lourde sur les civils.
Allégeance
Mais dès la fin de la crise postélectorale, Guiai Bi Poin avait prêté allégeance au nouveau pouvoir de Alassane Ouattara. Avant d’être arrêté pour des crimes économiques bien secondaires par rapport à ce que lui reprochent les ONG. Sa libération était donc attendue par les connaisseurs du dossier.
Par ailleurs, une audition est prévue ce mercredi au tribunal d’Abidjan pour examiner une nouvelle demande de mise en liberté provisoire concernant une vingtaine de personnalités proGbagbo, dont l’épouse de l’ex-président, Simone. Leur précédente requête avait été rejetée le 22 décembre. Le 9 novembre, 20 personnalités de second rang du camp Gbagbo avaient obtenu la liberté provisoire.
(avec AFP)
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