Éthiopie : onze ans de prison pour deux journalistes suédois

Difficile pour les journaliste de faire leur travail dans l’Éthiopie de Meles Zenawi. Deux Suédois, condamnés à onze ans de prison, viennent d’en faire l’amère expérience.

Un des deux journalistes sudédois, M. Schibbye, et son avocat le 1er novembre 2011 à Addis Abeba. © AFP

Un des deux journalistes sudédois, M. Schibbye, et son avocat le 1er novembre 2011 à Addis Abeba. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 27 décembre 2011 Lecture : 1 minute.

La peine est sévère pour les deux journalistes suédois, essentiellement coupables d’avoir effectué leur travail. « La peine doit être une condamnation à 11 ans de prison », a déclaré mardi le juge Shemsu Sirgaga, lors de l’audience d’un tribunal d’Addis Abeba. « Cette peine remplit l’objectif de paix et de stabilité », s’est-il justifié.

Le reporter Martin Schibbye et le photographe Johan Persson avaient été arrêtés le 1er juillet près de la frontière somalienne avec des rebelles du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF), un groupe créé en 1984. La semaine dernière, ils avaient été reconnus coupables de « soutien au terrorisme » et d’entrée illégale en Éthiopie. L’accusation avait alors requis un total de 18 ans et demi de prison à leur encontre.

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Faire appel ?

Au cours du procès, les deux journalistes avaient admis avoir pénétré illégalement sur le territoire éthiopien et être entrés en contact avec l’ONLF, mais uniquement pour enquêter sur les activités du groupe pétrolier suédois Lundin Petroleum. Ils ont toujours plaidé non coupables des accusations de terrorisme.

« En tant qu’avocat des accusés, je ne suis pas d’accord avec la décision », a déclaré à l’issue de l’audience l’avocat des Suédois, Me Abebe Balcha, qui ajoute qu’il parlera à ses clients jeudi. « Nous déciderons alors si nous faisons appel ou non ».

La condamnation des deux hommes a déjà été fortement critiquée par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme et des médias. La Suède a également demandé à Addis Abeba de libérer les journalistes « aussi vite que possible ». Les États-Unis ont quant à eux pris note « avec inquiétude » d’une décision, qui, selon eux, semblait « mettre sur un même plan le terrorisme et le fait d’écrire sur le terrorisme ».

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(Avec AFP)

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