Sénégal : un jeune homme tué à Dakar, lors d’affrontements politiques
Un jeune homme se rendant au bureau politique du Parti démocrate sénégalais (PDS) a été tué jeudi 22 décembre à Dakar. Les circonstances du drame restent encore floues.
Mis à jour à 22h15.
Une source interne au gouvernement sénégalais, membre du PDS, a indiqué à Jeune Afrique que la personne décédée faisait partie d’un groupe de jeunes qui se rendaient à une réunion du bureau politique du parti présidentiel à l’hôtel Méridien. Selon une source hospitalière, deux autres personnes ont été blessées pendant l’altercation. Le drame se serait produit sur le chemin, lorsque le groupe aurait manifesté bruyamment devant la mairie du quartier de Sicap-Mermoz, dirigée par Barthélémy Dias, responsable de la section jeunes du Parti socialiste (PS, opposition).
Le maire admet : « J’étais dans ma mairie quand les nervis ont débarqué pour tout saccager et m’assassiner. J’ai ouvert le feu pendant une demi-heure et j’ai blessé au moins trois d’entre eux. Je répète que j’ai un permis de port d’armes et que j’étais en état de légitime défense. » Il accuse le PDS d’avoir envoyé les jeunes s’en prendre directement à lui.
Versions contradictoires
Selon la porte-parole du PS, Aïssata Tall Sall, il s’agissait bien d’une « attaque ». « Cinq (véhicules) pick-up remplis de nervis ont attaqué la mairie du quartier de Sicap-Mermoz », a-t-elle déclaré à l’AFP. « Je m’incline devant la mémoire de celui qui est décédé », a-t-elle ajouté.
Une version contredite par la source interne au gouvernement, selon laquelle le maire n’aurait pas été agressé par le groupe. Une convocation aurait été remise à M. Dias en vue de procéder à son arrestation, précise cette même source.
Un responsable de la police à Dakar a quant à lui simplement confirmé les faits. « Il y a eu un mort, une personne blessée mortellement au thorax », a-t-il dit à l’AFP.
Moussa Sar, le porte-parole de la Ligue démocratique (opposition), précise, lui, que les mêmes hommes seraient passés, vers midi, chez Abdoulaye Bathily, le secrétaire général de la Ligue. « Ils étaient une cinquantaine, dans deux véhicules. Bathily étant absent, ils ont demandé au vigile de lui dire que s’il voulait la guerre, il l’aurait. C’est de chez lui qu’ils se sont ensuite rendus à Sicap-Mermoz. »
Manifestations
Cet incident intervient à la veille d’importants rassemblements politiques prévus vendredi dans la capitale sénégalaise. Le Mouvement du 23 juin a confirmé qu’il y participerait, malgré l’audition, lundi 19 décembre, pendant plusieurs heures par la Direction des investigations criminelles (DIC) d’Alioune Tine, le coordinateur du M-23 et président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho). Une audition qui avait été interprétée par les partis et membres du M-23 comme une tentative d’intimidation.
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