Législatives gabonaises : faible taux de participation, le PDG grand gagnant du scrutin
Le taux de participation aux législatives gabonaises du 17 décembre est de 34%, selon les chiffres officiels publiés mercredi. Le parti d’Ali Bongo emporte la victoire.
D’après les chiffres de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) présentés par le ministre de l’Intérieur gabonais Jean-François Ndongou, seul 255 570 des 745 645 inscrits se sont déplacés pour donner leur voix. Soit 34,2% de participation et 65,72% d’abstention.
"Élections normales"
Ces élections, boycottées par une partie de l’opposition, sont une victoire pour le parti du président Ali Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG), qui obtient 114 des 120 sièges de députés.
« Cette élection est tout à fait normale, avec plus de 23 partis politiques qui ont participé » a estimé le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou. Ces chiffres ne sont en effet pas une surprise puisque le taux de participation aux élections gabonaises est relativement le même depuis 1996. En ce qui concerne les élections législatives et locales, il est ainsi rare de dépasser les 40%, même si les présidentielles permettent en général de mobiliser plus de 50% des inscrits.
Jean-François Ndongou a écarté l’hypothèse que le fort taux d’abstention soit dû au boycott d’une partie de l’opposition qui avait remercié mercredi le peuple gabonais pour son soutien. « Combien de partis n’ont pas participé ? A peine 5 ou 6. Ils étaient combien de députés lors de la précédente législature ? Ceux qui n’ont pas voulu participer savaient à quoi s’en tenir », a précisé le ministre.
"C’est la dictature de la démocratie"
Ce dernier a également balayé les accusations de fraude de l’opposant Jules Aristide Bourdes Ogouliguende, ancien président de l’Assemblée nationale : « Quand il a été élu en 2006, il y a eu fraude ? En 2006, la population de sa circonscription a voté pour qu’il aille à l’assemblée. Là il n’était pas candidat et celui qui s’est présenté à son siège a été élu comme lui l’avait été en 2006. »
« C’est la dictature de la démocratie. Les urnes ont choisi les représentants du peuple » a ajouté le ministre interrogé sur le déséquilibre de représentation au sein d’une assemblée dénuée de toute force d’opposition.
Après une concertation entre le président Ali Bongo, l’opposition et la société civile en avril, le gouvernement avait saisi la Cour constitutionnelle pour demander un report à 2012 des élections, afin de permettre l’introduction du système biométrique, qui permet d’identifier plus précisément l’électeur et donc d’éviter les fraudes.
Boycott de l’opposition
La cour constitutionnelle avait cependant refusé le report, amenant une partie de l’opposition à suspendre sa participation à la commission électorale.
Si certaines de ces forces avaient décidé de boycotter les législatives gabonaises, d’autres dissoutes, n’ont pu y participer. C’est le cas de l’Union nationale d’André Mba Obame, qui a déclaré vendredi 16 décembre ne pas cautionner ce qu’il considérait comme une « mascarade électorale ». « Les gens du PDG vont bourrer les urnes. La participation sera très faible. Ils vont gagner mais quel intérêt ? Quel honte ! »
Mardi 20 décembre, les forces d’opposition avaient par ailleurs annoncé dans un communiqué commun qu’elles ne reconnaissaient pas la validité du scrutin, estimant que « l’Assemblée nationale qui en est issue représente moins de 10% de la population. »
Une chose est sûre, les législatives de 2011 permettent au président Ali Bongo de renforcer sa mainmise sur le parlement puisqu’il obtient 16 sièges supplémentaires. Lors de sa précédente législature, le parti ne disposait que de 98 des 120 sièges de la chambre basse.
(Avec AFP)
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