Égypte : la seconde phase des élections consolide l’avancée des islamistes
Éclipsées par les violences de ces derniers jours, les élections législatives égyptiennes sont toujours en cours : mercredi 21 et jeudi 22 décembre avait lieu le second tour de la seconde phase de ces élections qualifiées d’historiques.
Sur les 60 sièges attribués aux candidats indépendants selon un scrutin uninominal à deux tours, 59 sont encore en jeu pour ce second tour indique le quotidien de langue anglaise The Daily News Egypt. Seul Mohamed Esmat el-Sadate, neveu de l’ancien président égyptien, a réussit à remporter un des sièges du gouvernorat de Menufeya.
Victoire de l’islam politique
Comme au premier tour, les libéraux brillent par leur absence : la compétition se joue essentiellement entre le parti des Frères musulmans, le parti de la Liberté et de la Justice, et le principal parti salafiste Al-Noor. Seul le gouvernorat de Guizeh, qui englobe une grande partie de l’Ouest du Caire, verra s’affronter un candidat libéral, le célèbre analyste politique Amr al-Chobaky, à un candidat des Frères musulmans.
La deuxième phase des élections égyptiennes a eu lieu le 14 et 15 décembre 2011, dans un tiers des 27 gouvernorats du pays. Tout comme la première phase, elle a été marquée par une nette victoire des partis revendiquant un islam politique.
Les Frères musulmans auraient ainsi remporté 30 (37%) des 96 sièges soumis au mode de scrutin proportionnel à liste, indique le quotidien anglophone. Ils sont suivis de près par les salafistes du parti al-Noor, qui obtiennent une vingtaine de sièges.
Les libéraux, victimes de leurs divisions, se retrouvent en troisième position. Le Wafd, parti d’indépendance historique, obtient 9 sièges à lui tout seul. Le Bloc égyptien, la plus importante coalition libérale qui comprend notamment le Parti des égyptiens libres du milliardaire copte Naguib Sawiris, s’assure 7 sièges. Le parti al-Wassat, branche modérée dissidente des Frères musulmans n’a lui accédé qu’à un siège. Même résultat pour « La révolution continue », alliance politique composée de partis de gauche et de jeunes révolutionnaires.
Dernier tiers en janvier
Si le Parti national démocrate de Moubarak a été dissous au lendemain de la chute de l’ancien dictateur, ses membres n’ont pas été bannis de la vie politique. Plusieurs partis considérés comme les descendants directs de l’ancien parti du dictateur ont participé aux élections. 5 d’entres eux remportent près de 6 sièges.
9 gouvernorats étaient appelés à voter lors de cette seconde phase, soit 18.8 millions d’électeurs. Parmi eux les habitants de la ville de Suez, dans le Sinaï, et ceux d’Assouan, en Haute-Égypte.
Le dernier tiers du pays votera en Janvier pour élire ses députés, avant que ne débute les élections de la chambre haute consultative, la Choura.
Le futur parlement sera en charge de former une commission qui devra rédiger la nouvelle constitution du pays le plus peuplé du monde arabe.
(Avec Agences)
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