Syrie : répression sanglante avant l’arrivée d’observateurs arabes
Alors que des observateurs arabes s’apprêtent à se rendre en Syrie, les forces armées de Bachar Al-Assad continuent de réprimer dans le sang la contestation. Au cours de la seule journée du 20 décembre, une des plus meurtrières, 123 personnes ont été abattues.
La journée du mardi 20 décembre a été l’une des plus meurtrières depuis le début de la révolte, à la mi-mars, contre le régime de Bachar al-Assad : cent-onze civils ont ainsi été tués mardi par les forces de sécurités dans la région d’Idleb, à Kafroueid. C’est le nouveau bilan donné mercredi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’association basée au Royaume-Uni a indiqué que ces nouvelles victimes avaient été tuées alors qu’elles tentaient de fuir le village de Kafroueid, situé dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas. Seuls 52 des 111 victimes ont pu être identifiées jusqu’à présent.
Ce nouveau bilan porte à 123 le nombre de décès pour la seule journée du mardi 20 décembre en Syrie, puisqu’au 111 victimes de Kafroueid viennent s’ajouter 12 autres personnes abattues par les forces de sécurité à Homs, haut lieu de la contestation, situé dans le centre du pays.
400 observateurs arabes
Par ailleurs la Ligue arabe a annoncé l’envoi jeudi d’observateurs arabes en Syrie. « Une équipe dirigée par Samir Seif al-Yazal (assistant du secrétaire général), se rendra à Damas Jeudi », a ainsi déclaré au Caire le numéro 2 de la Ligue, Ahmed Ben Helli.
Mais les monarchies du Golfe, à la pointe de l’initiative arabe pour la sortie de crise, ont exigé l’arrêt de la répression et la libération des détenus avant l’arrivée des observateurs.
Des détails concernant l’opération ont été donnés à Washington par Victoria Nuland, la porte-parole du département d’État qui a indiqué que l’organisation régionale arabe souhaitait déployer ses observateurs « dans au moins dix endroits en Syrie. »
« Lorsqu’elle aura fini ce déploiement », vers la mi-janvier, la Ligue « aura alors 300 à 400 observateurs » en Syrie, a ajouté la porte-parole, ajoutant que l’Union européenne fournirait « une aide technique ».
Si l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, a appelé Damas à garantir « un accès total aux observateurs », le ministre syrien des affaires étrangères, Walid Mouallem, avait expliqué lundi qu’ils pourraient « accéder aux points chauds, mais pas aux points militaires sensibles. »
Cela signifie notamment que les observateurs ne pourront pas visiter les bases militaires, où plusieurs activistes politiques seraient détenus après leur arrestation.
D’après les estimations de l’ONU, depuis la mi-mars, la répression a fait plus de 5 000 morts en Syrie, où la révolte populaire est en train de se transformer en conflit armé avec des affrontements entre soldats et déserteurs.
(Avec AFP )
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