Port d’Abidjan : polémique autour de Port Security
Depuis 2012, la gestion de la sécurité du port autonome d’Abidjan (PAA) est confiée à Port Security, filiale du groupe canadien Visual Defence. Une décision qui fait encore débat aujourd’hui.
La décision de la direction générale du port autonome d’Abidjan (PAA) en 2012 de confier, pour quinze ans, la gestion des installations ainsi que le financement d’infrastructures et d’équipements de sécurité à Port Security, filiale du groupe canadien Visual Defence, continue d’alimenter la controverse. La concession s’est faite sous forme de build operate transfer (BOT), un type de contrat en partenariat public-privé dans lequel l’opérateur privé prend en charge la construction et l’exploitation d’un ouvrage.
Même si les armateurs et autres opérateurs de la plateforme portuaire de la capitale économique de Côte d’Ivoire ne contestent pas vraiment le marché passé de gré à gré, ils protestent contre l’augmentation des prix de 1000% due à la parafiscalité ISPS (International Ships and Port Security) applicable aux navires marchands en escale. Et c’est Port Security qui encaisse directement cette manne pour financer les infrastructures pour lesquels les investissements sont estimés à 20 milliards de F CFA (soit environ 30,5 millions d’euros).
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Les projets portuaires se multiplient
« Cette parafiscalité est fixée en fonction des types de navire et à la charge exclusive des armateurs. Les navires qui payaient 393 575 F CFA (soit 600 euros) paieront environ 1 246 319 F CFA (soit 1 900 euros), pendant que d’autres qui déboursaient 1 246 319 F CFA (soit 1900 euros), verront leur facture de redevance ISPS passer à 10 495 312 F CFA (soit 16 000 euros). Plus grave, les navires de passage en escale technique en mer qui, n’ayant pas d’installations portuaires en mer, n’entraient pas au port d’Abidjan et ne payaient pas de frais ISPS, seront assujettis à cette redevance à hauteur de 50% du nouveau tarif », estime-t-on à la Fédération maritime de Côte d’Ivoire (Federmar).
Une décision qui va se répercuter sur le prix des produits
Les opérateurs se plient à cette nouvelle mesure, mais promettent de la répercuter sur le prix des produits, ce qui pourrait contribuer à renchérir le coût de la vie. Du côté de la direction du port, la porte n’est pas fermée à la négociation, mais elle justifie cette décision par la nécessité de mettre le port d’Abidjan aux standards des ports américains.
Même si Barry Oved Tal, le directeur général de Port Security, a une expertise mondiale dans le domaine des infrastructures aéroportuaires et portuaires, le montage de cette opération intrigue de plus en plus le monde des affaires.
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