Libye : polémique sur les victimes civiles des bombardements de l’Otan

« Plus de 40 civils » auraient été tués lors des interventions aériennes de l’Otan en Libye, affirme le New York Times. Des révélations qui relancent le débat sur la nécessité de l’ouverture d’une enquête sur l’intervention de l’Otan.

Un batiment après une attaque de l’Otan à l’ouest de Tripoli, le 19 mars 2011. © Mahmud Turkia/AFP

Un batiment après une attaque de l’Otan à l’ouest de Tripoli, le 19 mars 2011. © Mahmud Turkia/AFP

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Publié le 20 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Une investigation sur la conduite de l’opération militaire de l’Otan en Libye, dont Fred Abrahams chercheur à Human right watch (HRW) estime qu’elle s’est déroulée dans « une atmosphère d’impunité », doit-elle être menée ? Si l’organisation transatlantique s’y refuse jusqu’à présent, l’enquête publiée par le New York Times dans son édition du week-end lance le débat.

Des erreurs et des victimes

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Selon l’enquête du quotidien américain, « au moins 40 et peut-être plus de 70 civils » ont été tués lors des raids aériens de l’Otan qui ont pris fin le 31 octobre. Les enquêteurs précisent que, bien qu’exhaustive, l’enquête demeure «  incomplète ». Les journalistes, dont le travail porte sur 25 sites, n’ont pu se rendre sur l’ensemble des 5900 cibles visées lors des 7700 sorties aériennes des avions de l’Otan. Le Times en conclu que le bilan pourrait être bien plus élevé.

Quelles sont les causes de ces « dommages collatéraux ? » Les aléas de la guerre ? Pas seulement. Des erreurs également. Bombes techniquement défectueuses, faiblesse des renseignements et inexpérience du personnel militaire à terre sont autant de raisons selon le Times.

« Les informations rassemblées semblent indiquer que des civils innocents ont été tués ou blessés », a reconnu l’Otan à la lecture de l’article. Elle estime pourtant que la responsabilité de l’ouverture d’une possible enquête incombe désormais aux nouvelles autorités libyennes, tout en précisant être prête à y « collaborer étroitement ».

 "Propagande"

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La Russie a accusé lundi  l’Alliance atlantique de n’avoir toujours pas fourni au Conseil de sécurité de l’ONU le moindre détail sur les victimes civiles de son action en Libye.

« Malheureusement, l’OTAN a adopté une posture de pure propagande en affirmant qu’il n’y avait aucune victime civile en Libye, ce qui est premièrement totalement invraisemblable et deuxièmement faux », a déclaré l’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine. Il a annoncé qu’il évoquerait cette question jeudi devant le Conseil de sécurité.

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« Nous espérons que l’OTAN va réexaminer ce problème dans son intégralité, qu’elle va mener une enquête sur cette question », a-t-il poursuivi, en soulignant que l’ONU pouvait participer à une éventuelle enquête.
 

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