Emplois fictifs : deux ans de prison avec sursis pour Jacques Chirac

L’ancien chef d’État français Jacques Chirac écope de deux ans de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. C’est la première fois qu’un président de la République française est condamné en correctionnelle.

L’ancien président de la République le 14 août à Saint-Tropez. © AFP

L’ancien président de la République le 14 août à Saint-Tropez. © AFP

Publié le 15 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

L’ancien président français Jacques Chirac a été condamné jeudi à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire d’emplois fictifs de la ville de Paris, datant des années 1990.

Après douze ans d’immunité pénale à l’Élysée suivis d’années d’atermoiements judiciaires, c’est la première fois que Jacques Chirac – premier président de la République française à être condamné en correctionnelle – est jugé coupable dans cette affaire. Alain Juppé son adjoint à la mairie de Paris de 1998 à 1995, avait quand à lui déjà écopé de 14 mois de prison avec sursis.

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"Détournement de fonds publics"

Jacques Chirac encourait en théorie 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Il a été déclaré coupable de « détournement de fonds publics » et « abus de confiance », ainsi que de « prise illégale d’intérêt » dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.

Dans cette affaire, le parquet avait requis sa relaxe lors de son procès en septembre dernier, où l’ancien président de la République avait été autorisé à ne pas se présenter en raison d’un certificat médical parlant de « troubles sévères de la mémoire » et « d’importantes erreurs de jugement et de raisonnement ».

"Justice indépendante"

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La nouvelle commence à susciter de nombreuses réactions. « Je me félicite que la justice passe, qu’elle ne distingue pas les justiciables selon qu’ils soient puissants ou pas. C’est un bon signe pour la démocratie française qu’une justice indépendante puisse prononcer un tel verdict à l’égard d’un ancien président de la République », a déclaré le porte-parole du Pari socialiste Benoît Hamon sur RTL.

« Je n’ai pas l’habitude de commenter des décisions de justice, je pense simplement que celle-ci arrive vraiment trop tard, plus de 20 ans après les faits, a réagi pour sa part le Premier ministre français François Fillon lors d’une visite officielle au Brésil. C’est une décision qui à mon sens ne viendra pas altérer la relation personnelle qui existe entre les Français et Jacques Chirac », a-t-il ajouté.

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Sur Twitter, Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle de 2012, déclare quant à elle : « Procès J.Chirac maintes fois évité. Même la Ville de Paris avait renoncé à porter plainte. On ne peut que regretter ce marathon judiciaire ». De fait la nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans la blogosphère, qui a été la première à réagir. « Pour la première fois les mots coupable et Jacques Chirac ont été associés par un juge », s’est notamment exclamé un utilisateur de Twitter.

(Avec AFP)

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