Législatives ivoiriennes : suspense autour du partage des sièges entre RDR et PDCI

Première leçon à tirer des législatives ivoiriennes, dont les résultats commencent à être publiés depuis lundi soir par la CEI : elles se sont déroulées de manière pacifique, mais le taux de participation attendu devrait être assez faible. Reste à savoir comment, grâce au boycott du FPI, les deux poids lourds de la coalition présidentielle, le RDR et le PDCI, vont se partager le gâteau du pouvoir dans la nouvelle Assemblée.

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le 5 novembre 2010 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le 5 novembre 2010 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 décembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Moins de vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote, la Côte d’Ivoire connaît déjà le nom des premiers députés qui siègeront dans la nouvelle Assemblée nationale, dont la composition définitive sera connue dans le courant de la semaine. C’est vers 18 heures 30, lundi, que la Commission électorale indépendante (CEI) a publié les premiers résultats. Dans la soirée, le Rassemblement des républicains (RDR) figurait en tête avec 7 élus, suivi du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, 5), des Indépendants (4) et du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, 1).

Le FPI, qui boycottait le scrutin mais dont de nombreux affiliés se présentaient en indépendants, ne sera pas représenté dans la nouvelle chambre. Un des principaux enjeux pour l’avenir sera donc la répartition des sièges entre le RDR du président Alassane Ouattara et le PDCI de l’ancien chef de l’État Henri Konan Bédié, les deux principales formations de la coalition présidentielle, le RHDP.

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Une "fille de" élue députée : Yasmina Ouégnin Guessennd, 32 ans (PDCI)

Circonscription : Cocody à Abidjan

Elle n’a aucune expérience en politique, mais qu’importe. Yasmina Ouégnin Guessennd (en photo, 3e à d., © AFP), 32 ans, colistière PDCI de Cocody est descendue dans l’arène avec des atouts majeurs… et gagnants. Premièrement, elle est la benjamine de Georges Ouégnin, ex-directeur du protocole de l’État de Côte d’Ivoire et filleule de Félix Houphouët-Boigny, le premier président du pays. Deuxièmement, elle s’est présentée sous les couleurs d’un parti, le PDCI, dont l’appareil est des plus structurés. Le seul vrai obstacle qu’elle a dû surmonter : les changements sociaux qui se sont opérés à Cocody, le quartier de son enfance. Jadis bourgeois, le quartier est de plus en plus populaire. Yasmina Ouégnin Guessennd devra prouver aux nouveaux habitants, qui ont souvent du mal à s’identifier à la « jeunesse dorée » d’Abidjan, qu’ils ne se sont pas trompés en l’élisant.

MGB

Autre enjeu de taille : le taux de participation, qui na pas été stimulé par le boycott du FPI, ni par le climat d’agressivité qui règne entre les formations politiques, y compris entre le RDR et le PDCI – alliés de raison mais pas de cœur contre le FPI de Gbagbo. De fait, aucune affluence dans les bureaux de vote n’a été constatée le jour J par les observateurs.

Le FPI donne ses chiffres

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Si le président de la CEI Youssouf Bakayoko a prévenu que la mobilisation des électeurs aux législatives ivoiriennes était en général assez faible, « autour de 35% », le FPI n’ pas hésité à affirmer sans aucune preuve qu’elle n’avait été d’« à peine 20% ». Un chiffre, selon le porte-parole en exil de l’ancien président, Justin Koné Katinan, qui montre  que l’électorat « n’a pas voulu légitimer » un « pouvoir illégal ». Ouattara espère quant à lui simplement que le taux de participation fera « beaucoup mieux » que les quelque 32% aux dernières législatives de 2000.

Pour l’instant, la seule vraie bonne nouvelle des législatives réside dans le fait qu’elles se sont déroulées dans le calme. Malgré cinq morts pendant la campagne, seuls des incidents isolés ont émaillé le scrutin. Prompts à dégainer les premiers au sujet des droits de l’homme et la démocratie sous l’administration Obama, les États-Unis ont déjà salué des élections a priori « libres et équitables ». De son côté, la Francophonie, qui a envoyé une dizaine d’observateurs, n’a « pas eu à constater d’incidents majeurs dans les centres de vote visités » et a « relevé la discrétion observée par les forces de l’ordre et de sécurité ».

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(Avec AFP)

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